Au cours d’une soirée à Londres, Peter Bakker, Président directeur général de TNT, a présenté hier à la presse la stratégie environnementale de TNT
Celle-ci consiste d’une part à renforcer la transparence du Groupe sur son bilan carbone, d’autre part à réduire de manière significative les émissions de CO2 de ses activités et enfin, à encourager ses 159 000 salariés au niveau international à relayer cette démarche à titre personnel.
Ce programme de réduction des émissions de CO2 s’intitule « Planet Me ». TNT met d’abord en place un système certifié pour mesurer, suivre de manière fiable, et maîtriser ses émissions de CO2.
Le Groupe engage ensuite des actions pour la réduction des émissions de CO2 dans huit domaines prioritaires : l’aviation, la construction et la gestion des bâtiments, les déplacements professionnels, les voitures de fonction, la collaboration avec les clients, la flotte de véhicules, les achats et les investissements. Enfin, le programme encourage les salariés de TNT à être plus attentifs à leur consommation d’énergie chez eux ou sur la route.
Leur contribution personnelle dans le cadre du partenariat entre TNT et le Programme Alimentaire Mondial des Nations Unies a déjà pu montrer l’efficacité d’une telle implication.
« Le projet Planet Me est d’un grande ampleur. Les clients, les pouvoirs publics, nos salariés et le grand public observent de plus en plus la façon dont les entreprises répondent au problème du réchauffement climatique. En tant que leader dans notre secteur, nous estimons qu’il est de notre responsabilité d’agir de manière proactive à ce sujet», a expliqué Peter Bakker, Président directeur général de TNT.
« Pour TNT, le défi de la réduction des émissions de CO2 est immense. En effet, les technologies à faible émission de carbone appliquées au transport ne sont pas encore disponibles ou trop coûteuses à mettre en place. Malgré cela, cette annonce constitue aujourd’hui le point de départ d’un nouvel objectif pour nous : devenir le premier groupe de services postaux et de livraison express "zéro émission de CO2" dans le monde » a t-il ajouté.
3 questions à Héloïse Boyer, responsable développement durable chez TNT Express France.
TNT, 1er opérateur européen dans le domaine des livraisons de documents et de marchandises lance un amitieux programme pour la réduction de ses émissions de CO2..
Quel est aujourd’hui le bilan carbone de TNT et comment espérez-vous le réduire?
Héloïse Boyer : Pour l'année 2006, notre bilan carbone s'est élevé à 825 600 tonnes de CO2 pour l'ensemble de nos activités mondiales, à savoir dans le transport express de colis et documents et pour le transport de courrier.
La réduction des émissions de CO2 est pour le groupe l'enjeu environnemental majeur : avec 44 avions et 16 700 camions et véhicules légers, nous transportons en express quatre millions de colis, de documents et de fret par semaine, vers plus de 200 pays, le plus souvent pour une livraison le lendemain matin.
8 domaines prioritaires ont été identifiés pour réduire les émissions de nos activités : l'aviation, la construction et la gestion des bâtiments, la flotte de véhicules opérationnels, les déplacements professionnels, les voitures de fonction, la collaboration avec les clients, les achats, les investissements « verts ». Ils se déclinent chacun en plans d'action concrets, avec des initiatives dans chaque pays pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre liés aux véhicules, aux bâtiments, etc.
A titre d'exemple, citons pour l'Europe, les tests de poids lourds électriques à Londres, à Rotterdam ou au Bénélux qui s'avèrent concluants. A Amsterdam, la division Courrier utilise 56 véhicules fonctionnant avec du biodiesel B30 : ce test devrait également démarrer en France sur le site de Nancy. Pour les livraisons en centre-ville, nous avons lancé en France un projet de livraison en triporteurs et cargocyles (vélos à assistance électrique équipés d'une caisse de chargement) : ces derniers sont une alternative efficace et non polluante, que nous développons en ce moment dans près une dizaine de villes en France.
Comment calculez-vous votre bilan carbone ?
Les émissions de CO2 sont calculées et publiées dans notre rapport annuel de développement durable, selon les principes de la Global Reporting Initiative et les standards AA1000. Les données du rapport sont désormais auditées par PricewaterhouseCoopers.
En 2008, le groupe franchira une étape supplémentaires et mettra en place un système certifié spécifique pour le calcul des émissions de CO2 ; mais pour l’instant les modalités de ce système sont encore en cours de définition.
Peter Bakker, PDG du groupe TNT, estime que « les technologies à faible émission de carbone appliquées au transport ne sont pas encore disponibles ou trop coûteuses à mettre en place »? C’est le principal défi auquel vous êtes confronté ?
Le plus gros défi dans un secteur d'activité globalisé et en pleine croissance comme le nôtre, reste la réduction des émissions liées au transport aérien. Plus de la moitié de nos émissions sont aujourd'hui dues au transport aérien (28 % au transport routier, 16 % à nos consommations d'électricité et 5 % au chauffage). Et ce volume devrait encore progresser avec le développement des expéditions longues distances et l'intensification des échanges de marchandises au niveau mondial...
Malheureusement, aucune alternative au kérosène n'est disponible à ce jour pour l'aviation et de réels progrès ne seront vraiment possibles qu'avec l'apparition sur le marché d'innovations technologiques importantes. Cela nécessite un effort collectif de la part des producteurs d’avions et de moteurs, des exploitants, des aéroports et des pouvoirs publics...
Nous collaborons déjà avec les industriels du secteur aéronautique pour encourager et accélérer la recherche et le développement de solutions alternatives, plus économes en termes de carburant. De notre côté, nous nous efforçons aussi déjà de limiter les consommations en optimisant par exemple l'organisation des liaisons aériennes, en réduisant le poids des avions, en formant les pilotes dans des simulateurs plutôt qu'en avion, en coopérant avec des aéroports pour renforcer l'utilisation de « l'approche en descente continue » qui permet de réduire les consommations de carburant et le bruit en phase d'atterrissage.