C’est dit : les causes principales de développement d’un cancer ne se trouvent pas dans notre environnement mais bel et bien dans notre mode de vie. Obésité, tabac, conditions de travail sont autant de facteurs impactant le risque de cancer.
L’étude co-dirigée par Peter Boyle (directeur du CIRC) et Maurice Tubiana (Académie de médecine) s’est portée sur la totalité des données françaises répertoriées.
Le rapport met en avant que l’origine et les causes du cancer sont identifiables à 30% chez les femmes et à 45% chez les hommes.
Parmi ces pourcentages, la principale cause de cancer est le tabac qui touche les poumons, l’œsophage, le pharynx, la bouche, etc. Il est à l’origine de 27% des cas de cancers chez l’homme dont 33% (29 000 décès soit près d’un tiers de la mortalité attribuée au cancers) des décès contre 9,6% des décès chez la femme.
En seconde position, vient l’alcool imputable de 10 à 11% des décès chez l’homme et 3 à 4,5% chez la femme. La consommation d’alcool impacte essentiellement le foie, l’œsophage, le colon et la bouche.
28% des cancers en France sont ainsi imputables au tabac et à l’alcool.
Arrivent ensuite le manque d’activité physique et le surpoids, à l’origine de 3% des cas de cancers chez l’homme et 5% des cas chez la femme.
Certaines expositions professionnelles provoqueraient 3,7% des décès chez les hommes atteints de cancers et 0,5% chez la femme. Point positif : ce chiffre serait en diminution en vue de l’amélioration des conditions de travail.
La pollution chimique ne serait donc pas la seule en cause…selon le rapport, « un peu moins de 4 % des cancers chez l’homme et de 0,5 % chez la femme »
Les hormones, quant à elles, seraient favoriseraient le développement du cancer du sein ou des organes génitaux féminins. Pour exemple, le THS (Traitement Hormonal Substitutif) serait à l’origine de 18,8 % de ces cancers chez les femmes de 45 à 75 ans en 2000.
Le rapport précise que « 5 317 cas de cancer du sein et 1 120 décès par cancer du sein peuvent être attribués au traitement hormonal, soit 12,7 % des cancers du sein et 10 % des décès ». Toutefois, "l’excès d’incidence provoqué par le THS s’atténue rapidement après l’interruption de l’administration et disparaît complètement en quelques années ».
Côté environnement, rien d’alarmant : « Contrairement à certaines allégations, le nombre de cancers liés à la pollution de l’eau, de l’air et de l’alimentation est faible en France. De l’ordre de 0,5 %, il pourrait atteindre 0,85 % si les effets de la pollution de l’air atmosphérique étaient confirmés ».
Toutefois, le rapport nuance ses dires : «Il n’y a pas de consensus concernant l’influence de la pollution atmosphérique sur l’incidence des cancers du poumon ni aux Etats-Unis, ni en Europe". "Comme dans le cas des changements climatiques, il faudrait envisager la création de groupes internationaux, ainsi que le lancement d’études sur des cohortes suffisamment vaste ».
Le Professeur Dominique Belpomme, quant à lui, pointait du doigt les « substances chimiques cancérogènes, mutagènes et reprotoxiques » lors de l’Appel de Paris lancé en 2004 sur les impacts de la pollution sur notre santé.
La recherche devrait désormais s’orienter vers les origines spécifiques de cancers jusque-là non identifiées représentant la moitié des cancers en France.
Chiffre inquiétant : 85% des cancers chez les non-fumeurs n’ont pas d’origine encore connue.