Ils sont peu connus, mais efficaces : les quelques milliers de membres que comptent les différentes associations régionales du réseau des CIVAM ( Centres d’Initiatives pour Valoriser l’Agriculture et le Milieu rural ) viennent de publier leur “Livre Blanc de l’Agriculture Durable”, en partenariat avec le WWF.
Car aujourd’hui leur rôle se poursuit au delà de la mission que s’étaient fixés dès la fin des années 1950 une poignée d’enseignants, d’agriculteurs et de ruraux qui s’engageaient alors à contre-courant de l’industrialisation massive des pratiques agricoles. C’est un inventaire à la Prévert :
En Provence , on aborde les formations “création et entretien de jardin bios“, s’adressant à tous, se complètent agréablement d’ateliers “ciné rural” abordant prochainement la notion du Temps. Dans l’Hérault , c’est la Grande Foire au Petit Matériel Agricole qui va focaliser tous les regards, avec l’objectif d’attirer autant le particulier que le professionnel autour d’un café bio… Dans la Drôme, le CIVAM s’est tout naturellement nommé “CIVAM Traction Animale “, tout un programme ! Quand au CIVAM Bretagne , outre la création d’un DVD sur la vitalisation des territoires , il va tout aussi naturellement organiser une rencontre chez les Gallois, cousins d’Outre Manche, pour y échanger l’inspiration de nouvelles pratiques agricoles. Petit Rappel des principes fondateurs à l’occasion de la sortie du Livre Blanc.
Aujourd’hui, les CIVAM représentent près de 10 000 exploitants agricoles, répartis dans 200 groupes sur le territoire français. Depuis un demi-siècle, ils agissent concrètement pour préserver de l’environnement et la qualité de nos aliments en réduisant considérablement l’utilisation de produits chimiques (beaucoup sont certifiés « Agriculture biologique »). Mais leur démarche va plus loin : elle prône un autre modèle énergétique qui fait appel aux énergies renouvelables et à la biomasse (bois, huile végétale brute…). Leur approche est aussi respectueuse des terroirs et des territoires, puisqu’ils favorisent particulièrement les circuits courts, promoteurs de cohésion sociale, entre le producteur et le consommateur.
Peu connus du grand public, les CIVAM sont pourtant porteurs d’actions profondément ancrées dans les territoires et démontrent au quotidien la cohérence de leur démarche privilégiant environnement, solidarité et dialogue. Ces actions sont présentées dans le Livre Blanc de l’agriculture durable “Pour des campagnes vivantes et solidaires - Les Civam”, un document fournissant des exemples concrets,présentant l’histoire, la spécificité, les valeurs et les idées d’un réseau qui respecte l’homme, la nature et l’environnement. C’est aussi l’ouvrage d’un engagement volontaire et responsable pour remettre la nature et l’homme au sein du dispositif agricole.
Quelques exemples de la logique imparable de leur approche intégrée ? Les Civam, un fonctionnement exemplaire fondé sur :
- une plus grande autonomie financière grâce à une faible consommation d’intrants dont les produits chimiques.
En limitant les achats extérieurs dont les intrants chimiques au profit d’une meilleure connaissance des pratiques culturales, lles agriculteurs CIVAM arrivent à garantir leur revenu net. Moins dépendants des aides, ils ont choisi de prendre le risque de s’affranchir des subventions de la PAC.
- une alimentation des animaux naturelle et locale
Cela paraît évident : la vache mange de l’herbe ! C’est un aliment naturellement équilibré en protéines. Les agriculteurs CIVAM ont choisi l’autonomie et le local pour nourrir les animaux d’élevage. Les subventions de la PAC ont détourné les pratiques agricoles européennes vers la production de maïs-culture polluante et gourmande en eau - et l’importation massive de tourteaux de soja, de plus en plus souvent OGM, en provenance des terres déboisées du Brésil. Les CIVAM refusent cette logique et eux, ont choisi de faire confiance au bon sens rural et à leur bonne connaissance du terroir.
-------------------- Erwan Pianezza
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