La vie sur Terre disparaît à grande vitesse. La Liste rouge des espèces menacées. Sur 1,9 million espèces vivantes connues dans le monde, 16 306 sont désormais menacées d'extinction et 41 415 sous surveillance de l'Union mondiale pour la nature (UICN), qui révise chaque année cette liste. Un mammifère sur quatre, un oiseau sur huit, un tiers des amphibiens et 70 % des plantes sont en danger.L'homme est la principale cause de leur disparition.
Les chiffres du rapport annuel de l'Union mondiale pour la nature (UICN) sont accablants: un quart des mammifères sont menacés d'extinction, mais aussi un oiseau sur huit, un tiers des amphibiens et 70% des plantes. Pas moins de 188 nouvelles espèces ont fait leur entrée cette année dans cette liste rouge.
Au cours des 500 dernières années, 785 espèces au total ont disparu de la surface du globe et 65 autres ne survivent qu'en milieu artificiel comme les zoos, selon ce rapport publié mercredi à Genève.
«Si nous continuons à détruire le monde naturel, nous allons ébranler le système même duquel nous dépendons pour survivre», prévient Russ Mittermeier, chef de la division primates à l'UICN.
Les grands singes, parce qu'ils sont nos plus proches parents dans le règne animal, retiennent une attention particulière. Parmi eux, le gorille de l'Ouest, pourtant le plus répandu des gorilles dans le monde, est désormais classé dans la catégorie «en danger critique», dernière étape avant l'extinction globale. Sa principale sous-espèce, le gorille de plaine, a été décimé par le virus Ebola, qui a anéanti, au cours des 15 dernières années un tiers de sa population vivant en zones protégées.
Mais il n'y a pas que la maladie, l'homme a aussi une grande part de responsabilité dans cet état de fait: la chasse à des fins commerciales, les guerres civiles ou la perte d'habitat due à la déforestation contribuent également au déclin inquiétant des grands singes qui, à l'allure où vont les choses, pourraient disparaître d'ici «10-12 ans», selon M. Walsh. «La totalité des grands singes restants dans le monde pourraient tenir dans deux ou trois grands stades de football», renchérit Russ Mittermeier.
À l'autre bout de la planète, en Chine, le dauphin du fleuve Yangtzé, lui, est «peut-être» déjà éteint, tué par les propulseurs des bateaux, par des explosions ou par électrocution. Ce cétacé au long museau n'a plus été vu de manière certaine depuis 2002. Son habitat a été passé au peigne fin en novembre et décembre derniers, sans résultats, mais de nouvelles recherches sont nécessaires avant de parler d'extinction car un habitant pense en avoir repéré un le mis dernier.
Toujours en Asie, le vautour à tête rouge est passé de la catégorie «presque menacé» à celle «en danger critique». Le déclin rapide de ce rapace au cours des huit dernières années est principalement dû au diclofenac, un médicament donné au bétail, mais qui empoisonne les vautours lorsqu'ils dévorent les carcasses abandonnées.
En Inde et au Népal, le crocodile Gavial est lui aussi «en danger critique» pour cause de barrages, de projets d'irrigation et d'aménagements des rives des fleuves qui ont réduit son habitat de 98%. La population adulte en âge de procréer ne compte plus que 182 membres, soit un recul de près de 60% en une décennie.
Une seule espèce a été déclarée «éteinte» cette année, appartenant au règne végétal: il s'agit du Bégonia de Malaisie, dont aucune trace n'a été découverte depuis un siècle malgré des recherches minutieuses.
Près de 200 animaux et végétaux ont rejoint la liste des espèces qui risquent de disparaître. L'humain est le principal responsable de ce lent désastre.