Le bâti parisien est énergivore, car ancien et peu isolé. Mais contrairement aux idées reçues, ce ne sont pas les immeubles haussmaniens qui consomment le plus, mais les HBM - habitation à bon marché, ancêtres des HLM -, ces immeubles en brique rouge construits dans les années 1930, ainsi que les constructions d'après-guerre, réalisées de 1945 à 1975.
Ils sont 3,5 fois plus perméables à la chaleur et au froid qu'un bâtiment récent, quand l'haussmanien ne l'est que 2,5 fois plus. « Nous avons identifié les trois cents immeubles les plus énergivores de la capitale, construits après-guerre, et nous allons les traiter en trois ans », assure Anne Hidalgo, première adjointe (PS) au maire. Un grand plan est également lancé pour le logement social.
Mais le plus gros du travail se situe dans le logement privé, car 100 000 immeubles parisiens doivent réduire leurs émissions de CO2 d'ici à 2020. Et le chauffage représente les trois-quarts de ces émissions dans les logements parisiens. Auteur de La maison à énergie zéro (Ed. Eyrolles), Brigitte Vu conseille de s'attaquer en priorité aux fenêtres, en y installant « du double vitrage, car on estime la déperdition de chaleur par les vitres à 20 % ». Vient ensuite « l'isolation de la toiture. Pour quelques milliers d'euros, vous augmentez considérablement la résistance thermique d'un bâtiment. » Il est ensuite conseillé d'isoler les murs, surtout ceux exposés au sud et à l'ouest, et de changer les chaudières classiques par des chaudières à condensation, qui réutilisent leurs propres déchets pour produire de la chaleur. Enfin, le comportement compte pour beaucoup : l'installation de compteurs électrique et gaz individuels peut réduire la facture de 20 %, car ils responsabilisent les utilisateurs. Et la note s'allège encore de 10 % s'ils modifient leurs habitudes en éteignant les appareils en veille ou en baissant les radiateurs en quittant leur domicile...