Le tabac reste la principale cause de cancer. Le rapport sur les causes du cancer réalisé au terme de deux ans de travail par l’Académie de médecine, celle des Sciences, le CIRC (Centre international de recherche sur le cancer), l’Institut de veille sanitaire et l’Institut national du cancer va certainement faire grand bruit et relancer le débat sur les véritables causes du cancer et sur l’augmentation de son incidence.
Cette étude met en cause avant tout des comportements individuels, plus que des pollutions environnementales, pour expliquer l’apparition d’un nombre notable de cancers. Ce rapport bat en brèche des idées reçues en réaffirmant le rôle prépondérant des comportements individuels (tabac, alcool, surpoids, grossesse tardive...) et en jugeant grandement surestimé par l’opinion le rôle de la pollution. Selon cette étude, 1 % au plus des décès par cancer peuvent être attribués avec certitude à la pollution.
Comme dans tous les pays industriels, le tabac reste en France, selon ce rapport, la principale cause avérée de cancer (29 000 décès, soit 33,5 % des décès par cancer chez l’homme, 5 500 décès, soit 10 % des décès par cancer chez la femme en 2000). L’alcool est à l’origine d’environ 9,4 % des décès par cancer chez l’homme et de 3 % chez la femme. Le rapport rappelle par ailleurs que la mortalité par cancer diminue régulièrement depuis 1950 chez la femme et depuis 1985 chez l’homme, si l’on tient compte de l’évolution démographique.
L’excès de poids et l’insuffisance d’exercice physique causent 2 % de décès par cancer chez les hommes et 5,5 % chez les femmes. Les expositions professionnelles, en diminution, sont encore à l’origine de 3,7 % des décès par cancer chez l’homme et 0,5 % chez la femme. Les traitements hormonaux de la ménopause sont en cause pour 2 % environ des décès chez la femme (essentiellement du sein et de l’ovaire). L’âge tardif du premier enfant, le faible nombre d’enfants et l’absence d’allaitement sont des facteurs de risque. En agissant sur ces caractéristiques, la fréquence des cancers du sein pourrait être réduite de 15 %, avancent les auteurs.
Ce rapport précise que, compte tenu de l’accroissement de la population française et de son vieillissement, la mortalité par cancer aurait dû augmenter de 22 % pendant cette période. Or, globalement, la mortalité par cancer a diminué d’environ 13 % entre 1968 et 2002 et "non pas augmenté comme on le croit souvent", précise le rapport. S’il confirme l’importance des comportements individuels, le rapport reconnaît la nécessité des recherches pour mieux appréhender les autres causes. On ne trouve d’origine spécifique que pour la moitié des cancers en France, souligne en effet le rapport. "Chez les personnes n’ayant jamais fumé, aucun facteur de risque lié au mode de vie ou à l’environnement n’a encore été scientifiquement établi pour 85 % des cancers", ajoute-t-il.
Plusieurs explications possibles sont avancées (erreurs au cours de la synthèse d’ADN et de la division cellulaire, infections, richesse en calories de l’alimentation des enfants et des femmes enceintes, agents cancérogènes peu efficaces isolément mais qui pourraient avoir un effet conjugué à certains moments de la vie...).
Mais, comme l’admet le rapport, on ne trouve d’origine spécifique que pour la moitié des cancers en France. Sans remettre en cause les bases scientifiques très solides de ce rapport et la qualité de ses auteurs, certains scientifiques soulignent toutefois que ce rapport est incomplet et n’explique pas l’origine de la majorité des cancers ni l’augmentation sensible de certains cancers comme le lymphome par exemple.
On peut également s’interroger et se demander si le rôle réel de la pollution n’est pas sous-estimé par ce rapport, qu’il s’agisse de la pollution automobile, industrielle ou diffuse, alors que de nombreuses études sérieuses montrent qu’il existe un lien de causalité nette entre pollution de l’air et risques de cancers. Une étude parue dans le British Medical Journal en 2004 soulignait notamment que "Les facteurs environnementaux, notamment les substances chimiques, l’exposition aux ultraviolets ou à des radiations ionisantes, le tabac et la fumée de cuisson contribuent à 75 % de tous les cancers". Par ailleurs, le rapport "Impact sanitaire de la pollution atmosphérique urbaine" de l’Afsse (l’Agence française de sécurité sanitaire environnementale) datant de mai 2004, estimait que 6 à 11 % des décès par cancer du poumon chez les plus de 30 ans étaient dus aux rejets de ces micropolluants dans l’atmosphère.
Quant à l’alimentation, qui joue, comme le montrent de très nombreuses études de par le monde, un rôle déterminant mais très complexe en matière de cancer, nul ne peut dire aujourd’hui quelle proportion de nouveaux cancers inexpliqués peut lui être imputée.
Un grand nombre de chercheurs sont à présent persuadés qu’il existe, outre le tabac et l’alcool, facteurs réels et bien identifiés de cancer, et même en tenant compte du rôle du vieillissement dans l’apparition des cancers, de multiples autres causes plus diffuses (type d’alimentation, pollution, stress, infections virales ou microbiennes) qui agissent en synergie et sont responsables d’une grande partie des nouveaux cas de cancers inexpliqués. Identifier et connaître ces causes complexes et leurs interactions est à présent un des grands défis de la recherche médicale et épidémiologique si nous voulons demain mettre en place une politique efficace de prévention active contre le cancer.
Comme dans tous les pays industriels, le tabac reste en France, selon ce rapport, la principale cause avérée de cancer (29 000 décès, soit 33,5 % des décès par cancer chez l’homme, 5 500 décès, soit 10 % des décès par cancer chez la femme en 2000). L’alcool est à l’origine d’environ 9,4 % des décès par cancer chez l’homme et de 3 % chez la femme. Le rapport rappelle par ailleurs que la mortalité par cancer diminue régulièrement depuis 1950 chez la femme et depuis 1985 chez l’homme, si l’on tient compte de l’évolution démographique.
L’excès de poids et l’insuffisance d’exercice physique causent 2 % de décès par cancer chez les hommes et 5,5 % chez les femmes. Les expositions professionnelles, en diminution, sont encore à l’origine de 3,7 % des décès par cancer chez l’homme et 0,5 % chez la femme. Les traitements hormonaux de la ménopause sont en cause pour 2 % environ des décès chez la femme (essentiellement du sein et de l’ovaire). L’âge tardif du premier enfant, le faible nombre d’enfants et l’absence d’allaitement sont des facteurs de risque. En agissant sur ces caractéristiques, la fréquence des cancers du sein pourrait être réduite de 15 %, avancent les auteurs.
Ce rapport précise que, compte tenu de l’accroissement de la population française et de son vieillissement, la mortalité par cancer aurait dû augmenter de 22 % pendant cette période. Or, globalement, la mortalité par cancer a diminué d’environ 13 % entre 1968 et 2002 et "non pas augmenté comme on le croit souvent", précise le rapport. S’il confirme l’importance des comportements individuels, le rapport reconnaît la nécessité des recherches pour mieux appréhender les autres causes. On ne trouve d’origine spécifique que pour la moitié des cancers en France, souligne en effet le rapport. "Chez les personnes n’ayant jamais fumé, aucun facteur de risque lié au mode de vie ou à l’environnement n’a encore été scientifiquement établi pour 85 % des cancers", ajoute-t-il.
Plusieurs explications possibles sont avancées (erreurs au cours de la synthèse d’ADN et de la division cellulaire, infections, richesse en calories de l’alimentation des enfants et des femmes enceintes, agents cancérogènes peu efficaces isolément mais qui pourraient avoir un effet conjugué à certains moments de la vie...).
Mais, comme l’admet le rapport, on ne trouve d’origine spécifique que pour la moitié des cancers en France. Sans remettre en cause les bases scientifiques très solides de ce rapport et la qualité de ses auteurs, certains scientifiques soulignent toutefois que ce rapport est incomplet et n’explique pas l’origine de la majorité des cancers ni l’augmentation sensible de certains cancers comme le lymphome par exemple.
On peut également s’interroger et se demander si le rôle réel de la pollution n’est pas sous-estimé par ce rapport, qu’il s’agisse de la pollution automobile, industrielle ou diffuse, alors que de nombreuses études sérieuses montrent qu’il existe un lien de causalité nette entre pollution de l’air et risques de cancers. Une étude parue dans le British Medical Journal en 2004 soulignait notamment que "Les facteurs environnementaux, notamment les substances chimiques, l’exposition aux ultraviolets ou à des radiations ionisantes, le tabac et la fumée de cuisson contribuent à 75 % de tous les cancers". Par ailleurs, le rapport "Impact sanitaire de la pollution atmosphérique urbaine" de l’Afsse (l’Agence française de sécurité sanitaire environnementale) datant de mai 2004, estimait que 6 à 11 % des décès par cancer du poumon chez les plus de 30 ans étaient dus aux rejets de ces micropolluants dans l’atmosphère.
Quant à l’alimentation, qui joue, comme le montrent de très nombreuses études de par le monde, un rôle déterminant mais très complexe en matière de cancer, nul ne peut dire aujourd’hui quelle proportion de nouveaux cancers inexpliqués peut lui être imputée.
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Référence
Rapport sur les causes du cancer en France (Présentation du jeudi 13 septembre à l'Académie nationale de médecine)(P. Autier, P. Boffetta, M. Boniol, P. Boyle, J. Ferlay, A. Aurengo, R. Masse, G. de Thé, R. Monier, M. Tubiana, A.J. Valleron, C. Hill)