Le gouvernement, le patronat et les syndicats se sont retrouvés, jeudi 4 octobre, au ministère du Travail pour la première des conférences sociales de la rentrée. A l'ordre du jour: l'amélioration des conditions de travail. La conférence, lancée par le ministre concerné, Xavier Bertrand, s'est ouverte dans un contexte tendu et sur fond de scepticisme syndical. Les syndicats craignent que la conférence destinée à les améliorer ne débouche que sur de maigres avancées.
Le rapporteur de la conférence, Gérard Larcher, a remis aux partenaires sociaux une synthèse réalisée après plusieurs réunions de groupes de travail sur le sujet. Ce document sera la base de travail de la conférence, au cours de laquelle "des arbitrages seront rendus", a précisé le ministère.
Les syndicats ne semblent pas convaincus par cette synthèse qui a laissé la CFTC "sur sa faim", et qui, selon la CGT, "ne correspond pas aux défis […] lancés".
Dans une interview aux Echos, jeudi, le secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault, redoute d'ailleurs un bilan "extrêmement maigre": "il y a un fossé entre ce que le gouvernement risque de mettre sur la table et le constat que nous pouvons faire sur la dégradation des conditions de travail", estime-t-il, regrettant notamment que la conférence ne soit pas l'occasion d'avancer les négociations sur la pénibilité.
Xavier Bertrand a lui promis, dans la matinée de jeudi, des "mesures concrètes": "chacun d'entre vous le sait: il ne s'agit pas ici d'un colloque de sensibilisation ou d'un cénacle de réflexion. Nous sommes bien dans une réunion de responsables, chargés de faire des propositions, de prendre des décisions et des engagements pour une véritable amélioration des conditions de la vie au travail", a-t-il lancé aux partenaires sociaux.
Deux manifestations en octobre
Le climat est actuellement tendu côté syndical, notamment en raison de la réforme des régimes spéciaux de retraite. Les syndicats ont d'ailleurs prévu une manifestation le 18 octobre.
Une autre est fixée au 13 octobre à l'initiative de la Fnath (accidentés de la vie) et de l'Association nationale de défense des victimes de l'amiante (Andeva) "pour une indemnisation intégrale des victimes d'accidents du travail et des maladies professionnelles et une politique de prévention à la hauteur des enjeux de santé publique", mais aussi contre les franchises médicales.
L'exposition au stress
Le stress est en tête des risques professionnels auxquels les cadres sont exposés (73%), selon le "baromètre stress" de la CFE-CGC, publié mardi.
Suivent les risques liés aux déplacements professionnels (33%) et les troubles musculo-squelettiques (32%). Une infime partie de cadres (18%) jugent le stress pris en charge par leur entreprise.
Deux autres réunions tripartites sont prévues à l'automne, sur l'égalité professionnelle hommes-femmes, les salaires et le pouvoir d'achat.