Si ces températures extrêmement chaudes n’ont pas été excessivement ressenties en périphérie, elles l’ont été en revanche en zone urbaine dense, en raison du phénomène dit « des îlots de chaleur urbains » : la densité de population et l’activité urbaines génèrent une chaleur qui vient se surajouter à la température générale, augmentant celle-ci de plusieurs degrés dans les zones concernées. Ainsi, entre 1994 et 2005, 2127 personnes ont péri des suites de la canicule à Séoul, Daegu, Incheon et Gwangju. Ce chiffre est bien plus élevé que celui des victimes de catastrophes naturelles (1219). Compte-tenu du taux d’urbanisation de la Corée, qui avoisine les 90%, on peut affirmer sans réserve que nous subissons à l’échelle nationale un phénomène d’îlot de chaleur urbain.
Confrontées au même phénomène, les principales métropoles du monde entier s’empressent désormais d’aménager un environnement urbain plus écologique pour lutter contre le réchauffement climatique.
Des villes japonaises par exemple accroissent leur surface d’espaces verts tant pour embellir leur cadre que pour préserver leur écosystème. Londres agit de même afin de diversifier sa faune et sa flore et d’améliorer la qualité de son environnement.
La France quant à elle arbore la volonté de « rendre la ville à la nature », en se concentrant sur l’amélioration des équipements urbains selon des critères environnementaux, sur la diversification des espèces animales et végétales, et sur l’entretien du patrimoine naturel des villes. La ville de New York, enfin, déploie massivement des arbres le long de ses routes et dans ses banlieues les plus reculées pour limiter les effets des îlots de chaleur urbains.
En Corée, les villes des provinces de Chungcheong et Gyeonggi n’épargnent pas davantage leurs efforts pour aménager des espaces verts en zone urbaine, avec l’aide des ONG et des autorités locales. Ces efforts se voient cependant limités de fait par les contraintes institutionnelles et le manque de moyens. Pour mener leurs actions à bien, les instances administratives locales ont donc un besoin urgent du soutien du Gouvernement central. C’est pourquoi le Département Coréen pour la Forêt a annoncé en décembre dernier le lancement d’un plan d’action fondamental pour le développement des espaces verts en zone urbaine, sur la base des expertises menées par ce service au long des quarante dernières années.
Dans le cadre de ce plan, le Gouvernement prévoit notamment d’augmenter la surface boisée en zone urbaine de 6,5 mètres carréspar habitant actuellement à 10 mètres carrésà l’horizon 2017, soit un taux supérieur aux recommandations de l’OMS qui le fixent à 9 mètres carréspar habitant. Pour atteindre cet objectif, le Département Coréen pour la Forêt va mener une étude de faisabilité mais aussi moderniser les institutions concernées et encourager la population à participer au programme. Le Département prévoit également de renforcer le réseau vert coréen des parcs, des écoles et des routes afin de procurer aux villes des espaces de détente tout en préservant l’environnement.
Par ailleurs, on remarque qu’au niveau international la notion de « LOHAS », acronyme pour “Lifestyle of Health and Sustainability” (Mode de vie sain et durable) attire de plus en plus l’attention. Cette notion a été employée pour la première fois par l’Institut américain du commerce naturel en 2000 pour décrire une certaine catégorie de consommateurs. Il s’agit en effet d’une définition démographique appliquée à un segment du marché caractérisé par des consommateurs au mode de vie soucieux du développement durable et des initiatives « vertes » prises en faveur de l’environnement. Globalement, cette part de marché recouvre les catégories supérieures et très qualifiées de la population.
Or on retrouve ce type de comportement en Corée, où la demande publique, en pleine expansion, d’espaces boisés et plus généralement d’initiatives vertes, correspond à l’instauration de la semaine de cinq jours et au développement économique de ces dernières années. Nos concitoyens, gagnés par le LOHAS, ressentent de plus en plus le besoin de disposer de véritables espaces naturels au sein de leur environnement.
C’est pourquoi le Département Coréen pour la Forêt va poursuivre ses efforts pour améliorer notre cadre de vie, en plantant des forêts urbaines et en renforçant notre réseau vert, avec l’aide du Gouvernement central, des autorités locales et des citoyens.
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