Jean Ziegler, rapporteur de l'Onu pour le droit à l'alimentation, la conversion de terres arables pour produire les "carburants verts", a déjà provoqué une explosion des prix. Il souligne que 232 kilos de maïs sont nécessaires "pour faire un plein de cinquante litres de bioéthanol". "Avec cette quantité de maïs, un enfant peut vivre pendant un an".
Jean Ziegler, sociologue suisse et rapporteur spécial des Nations unies pour le droit à l'alimentation, a fustigé, jeudi 11 octobre, le développement des biocarburants qui seraient responsables d'"hécatombes" dans les pays en développement.
La production des végétaux destinées à la fabrication des biocarburants nécessite en effet de convertir des terres arables. Ainsi, depuis plusieurs mois, de nombreux pays pauvres devant importés une partie de leur alimentation, doivent faire face à une flambée des prix
"Il faut 232 kilos de maïs pour faire un plein de cinquante litres de bioéthanol", a-t-il observé. "Avec cette quantité de maïs, un enfant peut vivre pendant un an".
"Il faut 232 kilos de maïs pour faire un plein de cinquante litres de bioéthanol", a-t-il observé. "Avec cette quantité de maïs, un enfant peut vivre pendant un an".
La conversion des terres aux biocarburants "va créer des hécatombes", a-t-il ajouté, prévoyant une baisse de l'aide alimentaire envoyée par les pays riches aux pays en développement. "C'est une catastrophe totale pour les affamés du monde".
Moratoire de cinq ans
La proposition d'un moratoire de cinq ans, qu'il compte soumettre le 25 octobre à l'Assemblée générale de l'ONU, vise à interdire la conversion de terres à la production de biocarburants. M. Ziegler espère que, passé ce délai, la science aura suffisamment avancé pour pouvoir passer aux biocarburants de deuxième génération, produits à partir de déchets agricoles ou de plantes non agricoles, comme le jatropha qui pousse naturellement sur des terres arides.
Moratoire de cinq ans
La proposition d'un moratoire de cinq ans, qu'il compte soumettre le 25 octobre à l'Assemblée générale de l'ONU, vise à interdire la conversion de terres à la production de biocarburants. M. Ziegler espère que, passé ce délai, la science aura suffisamment avancé pour pouvoir passer aux biocarburants de deuxième génération, produits à partir de déchets agricoles ou de plantes non agricoles, comme le jatropha qui pousse naturellement sur des terres arides.
Prenant l'exemple du Brésil, Jean Ziegler a déploré que les plantations de canne à sucre destinées à la production de biocarburants s'étendent aux dépens des cultures vivrières. Selon lui, ces dernières font vivre entre sept et 10 agriculteurs en moyenne sur 10 hectares, alors la canne à sucre ne représente qu'un seul emploi sur la même surface.