La crainte accompagnée d'espoir animent les quelque six millions d'enfants iraquiens qui reprennent le chemin des écoles cette semaine, annonce aujourd'hui l'agence des Nations Unies pour l'enfance.
« Cette rentrée scolaire consacre les incroyables efforts déployés par les parents, le corps enseignant et les autorités locales pour assurer l'ouverture et le fonctionnement normal des établissements scolaires du pays, compte tenu des énormes difficultés éprouvées l'année précédente », indique un communiqué du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) publié aujourd'hui à Amman et à Bagdad.
En effet, « d'après les statistiques réunies par le ministère de l'Éducation iraquien, seuls 40% des étudiants en fin d'études secondaires ont passé leurs examens au cours de la première session de 2007, par rapport à 60% l'année précédente ».
Plus inquiétant encore, les mêmes statistiques indiquent que 28% des élèves en âge d'obtenir leur diplôme se sont présentés aux examens, soit environ 152.000 sur un total de 642.000 enfants âgés de 17 ans; l'organisation d'une session d'examens supplémentaire, qui se tient à l'heure actuelle, devrait toutefois améliorer ce pourcentage, affirme le communiqué.
Le représentant de l'UNICEF en Iraq, Roger Wright, affirme que les écoles iraquiennes « devraient bénéficier d'un soutien rapide, pour ce qui concerne l'accès et la qualité de l'enseignement. Des enfants bien instruits devraient permettre d'envisager l'avenir du pays avec sérénité et confiance », a-t-il ajouté.
Pourtant, la réalité demeure préoccupante. Une enquête réalisée en 2006 par le gouvernement iraquien avec l'appui de l'UNICEF indique qu'au cours de l'année scolaire précédente, et même avant l'intensification de la violence et la multiplication des déplacements de population, un enfant iraquien sur six n'avait pas suivi les cours d'enseignement primaire.
Les déplacements de population ont ajouté un fardeau supplémentaire au système scolaire iraquien, plus de 220.000 enfants en âge scolaire ayant dû fuir leurs foyers depuis le début de 2006.
Pour lutter contre l'absentéisme scolaire provoquée par le manque chronique de sécurité et les déplacements des familles, l'UNICEF a mis au point, en collaboration avec les communautés locales, des cours destinés aux élèves à domicile, qui ne peuvent pas se rendre à l'école en raison de l'insécurité ambiante; par ailleurs, plus de 20.000 élèves qui restent chez eux en raison de l'insécurité sont inscrits dans des programmes accélérés par correspondance pour leur permettre de finir leurs études.