Malgré une relative accalmie au Nord Kivu, le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) craint que n'empire la situation humanitaire avec la prolongation des combats et des déplacements de population.
« Nous sommes de plus en plus inquiets en raison de l'accroissement des forces et des matériels militaires au Nord-Kivu », a déclaré Ron Redmond, le porte-parole, selon un communiqué
« Le recrutement signalé d'enfants soldats par des groupes armés dans toute la région représente un problème majeur pour la protection », a-t-il ajouté.
La semaine dernière, 5.000 personnes déplacées ont profité d'une accalmie pour se réfugier dans 5 sites dans la zone de Mugunga, à l'ouest de Goma.
Au total, il y a maintenant plus de 80.000 personnes déplacées dans cette zone et leur nombre continue d'augmenter. Les travailleurs humanitaires sur le terrain découvrent d'autres groupes déplacés dans les villages, comme les 5.000 localisés au village de Nzulu, à 20 kilomètres à l'ouest de Goma.
Le HCR a envoyé la semaine dernière une équipe d'urgence de 7 personnes afin de renforcer les efforts de gestion et de coordination des camps pour personnes déplacées près de Goma. Elle prépare actuellement le site de Buhimba, qui a une capacité d'accueil de 10.000 personnes, et qui pourrait soulager deux camps improvisés.
Mais les tensions croissantes dans les sites empêchent parfois le personnel de s'y rendre.
Le HCR va bientôt entamer l'inscription des déplacés dans les 5 camps, avec l'aide des organisations non-gouvernementales présentes. Cette inscription, qui durera 3 semaines, devrait permettre de mieux déterminer le nombre de personnes déplacées, prévoir l'aide et la logistique de sa distribution.
Le communiqué indique par ailleurs que le centre de passage de Nkamira au Rwanda voisin, a vu l'arrivée des premiers réfugiés congolais, en majorité femmes et enfants, qui ont traversé la frontière pour échapper aux combats entre factions.