Dans son dernier rapport sur la situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture, l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) soupèse les avantages et les inconvénients de payer les agriculteurs pour protéger l'environnement.
« Une rétribution des services environnementaux bien conçue est un moyen d'aider les agriculteurs à modifier leurs pratiques d'utilisation des terres et rendre l'agriculture plus écologique”, a affirmé Leslie Lipper, spécialiste d'économie environnementale à la FAO, selon un communiqué publié aujourd'hui à Rome.
L'agriculture est en effet grande consommatrice d'eau et d'espace, et elle est censée nourrit une population mondiale qui passera de 6 à 9 milliards d'êtres humains en 2050, indique le rapport. Mais elle joue aussi un rôle important de `puits à carbone´grâce à sa capacité à piéger les gaz à effet de serre, dans les sols, les plantes et les arbres.
Avec des mesures incitatives, les agriculteurs adopteraient plus facilement de meilleures pratiques agricoles, avance la FAO, qui fait cependant observer que la rétribution proposée pourrait entraîner la diminution du nombre d'emplois et un accroissement des prix des denrées alimentaires.
Il est donc nécessaire de pratiquer un « ciblage minutieux » et de mettre en place des mesures de suivi.
La FAO déplore que les programmes de rémunération des services environnementaux soient si peu nombreux dans les pays en développement. S'ils sont bien conçus, ils pourraient favoriser une grande partie du milliard ou plus d'habitants pauvres des pays en développement qui vivent dans des écosystèmes fragiles, souligne-t-elle.