Les chefs d'Etat et de gouvernement du Commonwealth (53 pays) ont entamé vendredi à Kampala trois jours de discussions consacrées notamment au réchauffement climatique et au commerce international, au lendemain de la décision de l'organisation de suspendre le Pakistan.Le Pakistan a été suspendu jeudi soir du Commonwealth, à l'issue de l'expiration d'un ultimatum portant notamment sur la levée de l'état d'urgence décrété le 3 novembre dans ce pays.
La reine d'Angleterre Elisabeth II, qui dirige le Commonwealth, s'est dit "ravie de constater que le Commonwealth est en si bonne santé", lors de la cérémonie d'ouverture du sommet à Kampala.
Le Pakistan a été suspendu jeudi soir du Commonwealth, à l'issue de l'expiration d'un ultimatum portant notamment sur la levée de l'état d'urgence décrété le 3 novembre dans ce pays.
Islamabad a vigoureusement réagi vendredi à sa suspension du Commonwealth, décidée par le groupe ministériel d'action de l'organisation, la jugeant "injustifiée" et "pas raisonnable".
"Le Pakistan entend revoir ses liens avec le Commonwealth et sa coopération avec cette organisation", a ajouté le ministère des Affaires étrangères pakistanais dans un communiqué.
Réagissant à ces déclarations, le secrétaire général du Commonwealth Don McKinnon a défendu cette décision.
"Dans de telles circonstances, vous pouvez être sûrs que tout pays suspendu dira que nous n'avons pas compris les circonstances particulières qui ont prévalu dans leur pays à ce moment-là", a-t-il dit lors d'un point de presse.
Le président pakistanais Pervez Musharraf, au pouvoir depuis un coup d'Etat il y a huit ans, a instauré l'état d'urgence pour, selon lui, lutter contre la menace terroriste islamiste.
Toutefois, cette suspension du Commonwealth demeure largement symbolique. Elle prive essentiellement le Pakistan de participation aux réunions et activités intergouvernementales de cette organisation qui regroupe les anciennes colonies britanniques, et à ses programmes d'aide.
A l'issue de la cérémonie d'ouverture, les leaders ont entamé une "retraite" à huis clos jusqu'à la fin du sommet dans un hôtel dans la banlieue de Kampala.
Les décisions ayant émergé des précédents sommets des chefs d'Etat et de gouvernement du Commonwealth (CHOGM) - organisés tous les deux ans - sont généralement prises par consensus.
L'un des principaux sujets de discussion du conclave de Kampala est le changement climatique menaçant de nombreux archipels et îles membres du Commonwealth.
"Le changement climatique agit en ce moment tout autour de nous. Nous avons déjà mis en place des réseaux et des plans d'action au sein du Commonwealth mais nous devons faire plus", a déclaré M. McKinnon.
"Nous devons lancer un message fort de soutien à l'attention de la conférence (de l'ONU) sur le changement climatique" en décembre à Bali, a déclaré le Premier ministre maltais Lawrence Gonzi.
Invité pour la première fois à un sommet du Commonwealth, le Prince Charles, héritier du trône britannique, a affirmé que le réchauffement était "le défi le plus important auquel l'humanité faisait face".
"C'est une question de survie pour des amis du Commonwealth comme (l'Etat polynésien des) Tuvalu et les Maldives qui sont menacés par la montée des eaux", a-t-il ajouté en visitant un forum consacré à des organisations environnementales à Kampala.
Par ailleurs, le principal parti d'opposition ougandais, le Forum pour le changement démocratique, a appelé vendredi le Commonwealth à prendre des sanctions contre le président ougandais Yoweri Museveni accusé de violations des droits de l'homme.
"Ce qui se passe au Pakistan a également eu lieu ici. Musharraf s'est vu demander de quitter le Commonwealth, pourquoi pas ici?", a lancé Kizza Besigye, leader du parti, lors d'un rassemblement dans la capitale dispersé par la police.