Une étude remise à l'ONU par le gouvernement suédois révèle en effet que l'homme a sur l'environnement un impact beaucoup plus grand que la femme. Bien que cette dernière consomme davantage de biens, l'homme a des habitudes encore plus nuisibles, notamment celle de se déplacer en automobile.
«Les pollueurs sont en majorité des hommes», conclut simplement le ministère suédois de l'Environnement. «Un changement de comportement des hommes - particulièrement les décideurs ayant beaucoup d'argent - peut être crucial dans la lutte contre les changements climatiques.»
L'auteure, Gerd Johnsson-Latham, a analysé en détail les habitudes des hommes et des femmes, tant dans les pays riches que dans les pays pauvres, afin de déterminer lequel des deux sexes est le plus menaçant pour l'environnement.
Dans ce rapport aux forts accents féministes, elle note que les hommes parcourent de plus grandes distances que les femmes, mangent plus de viande rouge, recourent davantage aux services de livraison des restaurants, utilisent et possèdent de grands bateaux polluants, etc.
«Le fait que les femmes voyagent moins que les hommes - mesuré en kilomètres par personne en auto, en avion, en bateau et à moto - signifie qu'elles émettent considérablement moins de CO2 que les hommes et, du coup, contribuent beaucoup moins aux changements climatiques», souligne l'auteure.
Et cela n'a rien de négligeable, ajoute-t-elle, puisque le transport est l'une des sources d'émissions qui connaissent la plus forte croissance dans le monde. Et l'homme y serait pour beaucoup.
Par exemple, en Suède, «un pays où l'égalité entre les sexes est relativement forte», Gerd Johnsson-Latham observe que les femmes possèdent à peine 1,7 million des 7 millions d'automobiles du pays. En outre, les véhicules des hommes seraient plus énergivores, les femmes seraient adeptes des transports en commun et celles qui se retrouvent néanmoins derrière un volant auraient de meilleurs habitudes de conduite.
«Si le degré de consommation des femmes était la norme, indique-t-on, tant les émissions de gaz à effet de serre que l'intensité des changements climatiques seraient moindres. Autrement dit, si les hommes changeaient leurs comportements, les émissions et les changements climatiques constitueraient un problème beaucoup moins pressant qu'à l'heure actuelle.»
Cela est d'autant plus vrai que la différence entre les sexes serait aussi très perceptible dans les déplacements aériens, selon le ministère de l'Environnement. Les hommes seraient, par exemple, plus nombreux à utiliser l'avion pour leurs déplacements professionnels, et les femmes qui voyagent en avion privilégient davantage les vols nolisés. Or, ces derniers accueillent plus de passagers, ce qui diminue d'autant les émissions par personne.
En revanche, les femmes consomment davantage de biens, que ce soit pour l'hygiène, la santé ou les vêtements. Mais cette habitude, que l'étude lie en grande partie au rôle maternel, n'a pas l'impact environnemental du transport ou même des habitudes d'achat des hommes (véhicules à moteur, gadgets électroniques, etc.).
«Les femmes vivent d'une façon beaucoup plus écologiquement et socialement durable que les hommes», affirme-t-on.
Le rapport, intitulé A Study on Gender Equality as a Prerequisite for Sustainable Development, a été remis à New York, à la Commission pour un développement durable (CSD) de l'ONU.
Pour en savoir plus: www.genderandenvironment.org