Face à l’impasse des discussions sur le climat à Bali, le prix Nobel de la paix Al Gore a suggéré aux ministres de l’Environnement de conclure un accord sans les Etats-Unis. Je vais vous dire une vérité qui dérange : mon propre pays est le principal obstacle aux progrès des négociations." Une petite phrase signée Al Gore. Le prix Nobel de la Paix 2007 et candidat malheureux à l’élection présidentielle américaine de 2000 s’en est pris aux Etats-Unis, suggérant de "laisser un vaste espace blanc avec une note en bas de page" dans le document final qui doit être adopté demain à l’issue de la conférence de l’ONU sur les changements climatiques de Bali. Le sous-entendu est clair : les Américains pourraient y ajouter leur signature plus tard.
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Cette proposition confirme les difficultés des ministres à tomber d’accord, malgré la tenue de négociations marathon et la pression des ONG les exhortant à surmonter les blocages. Parmi les principaux points d’achoppement, l’éventuelle mention en "ligne directrice" dans le texte de clôture d’une baisse de 25 à 40% d’ici 2020 des émissions des gaz à effet de serre dans les pays développés.
L’hypothèse d’un échec général de la conférence et d’un texte final à portée minimale est réelle. "Si nous ne parvenons pas à finir le travail à temps, alors tout le château de cartes va s’effondrer" confiait Yvo de Boer, qui dirige la Convention climat de l’ONU.
L’objectif principal de la réunion de Bali est de tracer une feuille de route de négociations, que les ONG veulent ambitieuse, afin de prolonger au-delà de 2012 le protocole de Kyoto, seul outil international pour freiner les émissions des gaz à effet de serre responsables du réchauffement. Un protocole que les Etats-Unis refusent toujours de signer.