Le président de la Banque mondiale, Robert Zoellick, a lancé un fonds destiné à financer des mesures de préservation de la forêt tropicale. Chaque année, près de douze millions d'hectares de forêt tropicale disparaissent. Cette déforestation représente environ 20% des émissions de gaz à effet de serre d'origine anthropique, selon les études du GIEC
La Suisse est parmi les premiers pays qui soutiendront ce fonds. Sa participation atteindra 8,75 millions de francs. Les forêts représentent une importante source d'absorbtion du gaz carbonique (CO2), les «puits de carbone».
Or, chaque année, près de douze millions d'hectares (près de trois fois la superficie de la Suisse) de forêt tropicale disparaissent, souligne le Secrétariat d'Etat à l'économie (SECO). Cette déforestation représente environ 20% des émissions de gaz à effet de serre d'origine anthropique, selon les études du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC). Pour des pays comme la Suisse, qui comptent sur l'achat de certificats à l'étranger pour compenser leur hausse d'émissions de C02, préserver la forêt est donc non seulement primordial mais aussi une affaire très rentable.
Pour une fois, la biodiversité ne va pas se plaindre de cette décision. Les défenseurs des orang-outans non plus. Ils ont présenté en marge de la conférence de Bali un programme de préservation des "hommes de la forêt", qui vivent dans les forêts tropicales de Bornéo et de Sumatra. Le centre de réhabilitation de Sepilok, en Malaisie, créé en 1964, rappelle que les orang-outans sont nos seconds plus proches parents, avec 96,4% de gènes en commun.
Les orang-outans ne sont pas les seuls à bénéficier d'un accord à Bali. Les pays participants ont trouvé un accord sur la gestion du Fonds d'adaptation au changement climatique. Ce fonds spécial était prévu par le Protocole de Kyoto. Il est destiné à venir en aide aux pays en voie de développement dans le domaine de l'écologie. Le Fonds sera financé par un prélèvement de 2% sur le Mécanisme de développement propre. En clair, ce Mécanisme permet aux nations industrialisées contraintes au Protocole de Kyoto de financer des programmes de réductions d'émissions de gaz à effet de serre dans des pays en développement non soumis à Kyoto. Les programmes consistent à financer des projets énergétiques pour les rendre plus propres.
En échange, les pays donateurs peuvent alléger d'autant leur facture de gaz à effet de serre.
Actuellement doté de 80 millions de dollars, le fonds d'adaptation devrait atteindre 300 à 500 millions de dollars entre 2009 et 2012. Mais le plus dur reste à faire: parvenir à un accord international sur le changement climatique. Et là, les quelque 190 pays représentés à la conférence ne sont pas d'accord du tout. Pascal Lamy, président de l'OMC, l'a d'ailleurs déclaré à Bali: "J'ai toujours dit qu'un accord multilatéral sur les émissions de C02 serait plus difficile qu'un accord multilatéral sur l'exportation de marchandises". Premier écueil, définir les "produits industriels verts", qui pourraient être exemptés de taxes douanières. Exemption loin d'être acquise, puisque des pays émergents refusent un tel cadeau fait aux exportations des pays du Nord.