Le cercueil de Benazir Bhutto enveloppé dans un drapeau du Parti du peuple pakistanais (PPP), a été enterré - en présence de son époux et de son fils (au centre, à gauche) - dans le mausolée familial de Larkana, près de celui de son père, le Premier ministre Zulfikar Ali Bhutto, pendu par les militaires en 1979.
La dirigeante de la gauche pakistanaise, Benazir Bhutto, a été inhumée, hier midi, à Larkana, le fief de la « dynastie Bhutto », dans la province du Sind (Sud). Des centaines de milliers de ses sympathisants étaient rassemblés devant le mausolée familial où reposait déjà son père, le Premier ministre Zulfikar Ali Bhutto, pendu par les militaires en 1979.
Plus que le recueillement, c'est la colère qui a dominé ces funérailles, célébrées dès le lendemain de l'attentat contre le meeting du PPP à Rawalpindi (20 morts et 56 blessés), qui a coûté la vie à la chef de file de l'opposition. Le président Musharraf est accusé de n'avoir pas protégé Benazir Bhutto qui était rentrée d'exil, le 18 octobre, et que les islamistes avaient juré de tuer.
Les émeutes qui ont éclaté jeudi soir se sont propagées. Des militants du PPP en colère ont incendié trains et gares dans le Sind, défiant les forces de l'ordre, placées en « alerte rouge » par le pouvoir. Des bâtiments publics ont été pris d'assaut à Karachi, Peshawar et Hyderabad, où les forces de l'ordre ont tiré. Il y a au moins trente-trois morts.
Le gouvernement, qui entend maintenir les législatives du 8 janvier, a néanmoins annoncé des consultations avec les principaux partis d'opposition.