Le gouvernement norvégien, qui a annoncé l’an dernier son objectif d’avoir un impact nul sur le climat à l’horizon 2050, vient de devancer de vingt ans cet échéancier. C’est dorénavant en 2030 que la Norvège espère pouvoir se dire carboneutre
Le gouvernement avoue du même coup qu’il ne sait pas encore comment il atteindra cet objectif. Il entend investir des sommes « considérables » et utiliser la politique « de la carotte et des bâtons ».
Voilà tout un défi pour le cinquième exportateur de pétrole au monde et le plus grand exportateur de gaz naturel en Europe de l’ouest.
La Norvège
a en tout cas bien l’intention de piger dans les revenus se chiffrant en milliards de dollars par année issus de ce secteur.
Ce pays peut déjà compter sur la production électrique la plus propre au monde : environ 99 % de l’électricité provient de sources hydroélectriques, le reste d’énergie éolienne. À titre comparatif, le Québec compte sur une production à 93 % hydroélectrique.
Cela explique les émissions relativement faibles des Norvégiens, qui émettent en moyenne 11 tonnes de GES par habitant.
Forêts et voitures électriques
La coalition au pouvoir vise une réduction de 30 % des émissions nationales d’ici 2020, notamment en investissant dans des projets de capture et de séquestration du carbone (CSC) dans l’industrie des énergies fossiles. Cette technologie n’est instaurée que dans des projets pilotes à cause des coûts importants qu’elle implique.
Outre
la CSC
, environ 20 % des réductions escomptées seraient attribuables à une meilleure gestion des forêts norvégiennes, qui agissent comme puits de carbone en absorbant le CO2.
Fait important, environ le tiers des réductions d’ici 2020 prendront la forme de crédits internationaux de GES, comme ceux issus du mécanisme pour un développement propre du Protocole de Kyoto.
La Norvège
prévoit donc investir plus de 550 millions de dollars par année afin de combattre la déforestation et d’encourager les énergies propres dans les pays en développement.
Alors que l’essence se détaille déjà environ 3 $/litre, la taxe nationale sur les carburants augmentera de 18 ¢/litre d’essence et de 9 ¢/litre pour le diesel.
Les réductions drastiques nécessaire afin d’approcher la carboneutralité passeront toutefois par l’électrification du parc automobile norvégien. Fait rarissime, les Norvégiens peuvent déjà aujourd’hui se procurer plusieurs petits véhicules électriques pour leurs déplacements urbains.
La mise sur le marché imminente de
la Think City
, une voiture aux dimensions semblables à
la Smart
et qui peut atteindre
100 km/h
, pourrait engendrer des changements importants à ce niveau.
La Think
, complètement électrique, jouit d’une autonomie de
180 km
, et se détaille 25 000 $, ce qui en fait l’une des voitures les plus abordables en Norvège.
Pour aller plus loin:
www.economist.com The Economist
http://www.economist.com/daily/news/displaystory.cfm?story_id=10555616