Avec ce modèle déjà surnommé "la voiture du peuple", le constructeur indien cherche à se renforcer sur des marchés hautement concurrentiels tels que l'Inde, la Russie la Chine. Son
La nouvelle voiture quatre places de Tata sera équipée d'un moteur de 600 centimètres
Son prix représente la moitié du tarif le moins cher pratiqué pour une voiture à l'heure actuelle dans le monde. Il y a plusieurs mois, des observateurs s'étaient montrés sceptiques quant à la possibilité de commercialiser une voiture à 100.000 roupies dans un contexte de flambée des cours du pétrole et de l'acier. Mais l'ensemble des constructeurs automobiles ont suivi le dossier de près et ont, pour certains, engagé des projets similaires sur ce segment porteur. "Le produit a légitimement attiré l'attention à l'international", confirme Mohit Arora, chez J.D. Power, à Singapour. "C'est un très gros investissement pour Tata Motors et il entrera dans le livre des records, qu'il soit ou non couronné de succès."
Volkswagen, Toyota, Honda Motor et Fiat ont tous annoncé, depuis, leur intention de développer eux aussi une voiture "low cost". Renault et Nissan, forts de leur expérience avec la Logan
LES ÉCOLOGISTES FONT LA GRIMACE
Les voitures de taille réduite représentent les deux-tiers du marché indien grâce au succès de la Santro
En Inde, à peine huit personnes sur mille sont propriétaires d'une voiture. Les constructeurs comme Tata cherchent également à séduire les utilisateurs de deux roues, qui représente un marché potentiellement vaste. Sept millions de scooters et de vélos ont été vendus sur l'année 2006-2007. Une motocyclette d'entrée de gamme coûte entre 35.000 et 40.000 roupies.
"Les petites voitures ont toujours été populaires en Inde, même lorsque les cours du pétrole étaient bas", affirme Ashvin Chotai, analyste du marché automobile à Londres, qui sera présent lors du lancement, à New Delhi, du dernier modèle de Tata.
"La hausse des cours du pétrole tend à accélérer un mouvement, à l'échelle mondiale, vers les voitures de petite taille. L'évolution de la législation, avec notamment les normes CO2 en Europe, mais aussi les embouteillages et le manque de place de stationnement, renforcent encore la tendance", poursuit Chotai.
Mais les protecteurs de l'environnement font la grimace face à l'arrivée de ces nouveaux modèles "low cost". Pour Anumita Roychoudhury, du Centre pour les sciences et l'environnement, à New Delhi, cette tendance est une "bombe à retardement". "Lorsque vous baissez aussi fortement les prix, comment pouvez-vous parvenir à respecter les normes de sécurité et de pollution?", a-t-elle déclaré dans un entretien à The Observer, précisant à Reuters: "Ce n'est absolument pas viable, d'un point de vue environnemental comme en terme de congestion du trafic."
Chotai ajoute pour sa part que la dernière née de Tata pourrait ne pas être exclusivement réservée au marché indien et avoir aussi un avenir à l'export. Selon lui, un tel modèle pourrait également répondre à une demande en Afrique et en Amérique latine.
Rina Chandran, version française Ludovic Lamant