Près d'un millier d'acteurs locaux étaient présents aux 9es Assises de l'énergie des collectivités territoriales qui se sont tenues du 29 au 31 janvier à Dunkerque. Après le Grenelle de l'environnement et à la veille des élections municipales, le thème retenu - "2008-2014 : quel programme local pour l'énergie et le climat ?" - visait à éclairer les prochains décideurs locaux sur l'un des enjeux majeurs de leur future mandature, la question énergétique et celle de la lutte contre le réchauffement climatique apparaissant de plus en indissociables. |
Près d'un millier d'acteurs locaux étaient présents aux 9es Assises de l'énergie des collectivités territoriales qui se sont tenues du 29 au 31 janvier à Dunkerque. Après le Grenelle de l'environnement et à la veille des élections municipales, le thème retenu - "2008-2014 : quel programme local pour l'énergie et le climat ?" - visait à éclairer les prochains décideurs locaux sur l'un des enjeux majeurs de leur future mandature, la question énergétique et celle de la lutte contre le réchauffement climatique apparaissant de plus en indissociables. Au cours de ces trois jours, les participants ont pu enchaîner visites de sites (quartier durable en cours d'aménagement sur le site des anciens chantiers de construction navale dunkerquois, maison 3D, premier centre d'information et d'éducation permanent dédié au développement durable en France), échanges et discussions lors de forums et d'ateliers de travail à vocation opérationnelle (comment éviter l'émiettement urbain ? comment réorganiser les déplacements pour réduire les consommations énergétiques ? comment s'organiser, au niveau de l'administration, pour mettre en oeuvre un plan énergie ?...).
Pour la première fois, les Assises de l'énergie ont convié des acteurs locaux non-européens à venir témoigner de leurs actions en faveur de la réduction des gaz à effet de serre. Ont ainsi été présentées les expériences de trois villes écologiques chinoises ainsi que celle de Pittsburgh, aux Etats-Unis, ancienne cité vouée à la sidérurgie, qui s'est métamorphosée ces dernières années en ville "verte". Après le Grenelle, les "grenades de l'environnement" ? Point d'orgue de ces Assises, la table-ronde politique avait pour thème la feuille de route des collectivités après le Grenelle de l'environnement. Si la démarche a été unanimement saluée par les participants, les suites qui lui seront données suscitent de nombreuses interrogations. "Aucune proposition forte n'a été retenue jusqu'à présent en matière de fiscalité écologique. A ce stade, nous restons sur notre faim concernant les suites budgétaires et fiscales du Grenelle", a reconnu Didier Migaud, député-maire de Seyssins, président de la communauté d'agglomération Grenoble Alpes Métropole et président de la commission des finances de l'Assemblée nationale. "Le Grenelle peut être suivi de grenades de l'environnement", a mis en garde Michel Delebarre, député-maire de Dunkerque, président de la Communauté urbaine. "S'il n'y a pas de mesures fiscales d'accompagnement, il n'y aura pas de résultats et l'opinion publique en rejettera la faute sur les élus", a-t-il prévenu. Mais les obstacles ne sont pas seulement financiers. Certains enjeux comme le retour à la densification urbaine sont porteurs de tensions. Pour Camille Durand président d'Amorce et vice-président de Nantes Métropole, en charge des finances et des transports urbains, "les élus ne doivent pas avoir peur de bousculer l'ordre établi". Sur les questions comme l'urbanisme, "il faut avoir la volonté politique et le courage d'affronter la population". La mise en oeuvre des décisions du Grenelle va de toute façon nécessiter des changements de comportements à tous les niveaux. "Dans notre propre fonctionnement, la transversalité devient essentielle, a rappelé Michel Delebarre. Nous allons aussi devoir donner des rendez-vous réguliers à la population pour l'informer des avancées de ces politiques." Si les collectivités sont aux avant-postes en matière d'actions environnementales, l'Etat ne doit pas freiner leurs innovations en la matière, comme cela arrive encore trop souvent a souligné le député-maire de Dunkerque. Lorsqu'elles rencontrent des difficultés de mise en oeuvre ou d'agrément, elles devraient selon lui pouvoir faire appel à une instance nationale spécialisée dans le développement durable, qui serait à même de débloquer ces situations. Anne Lenormand |