Renault et Suez projettent de s'associer pour prendre le contrôle d'Indra, un groupe qui anime un réseau de 230 entreprises de déconstruction automobile
Renault et Suez ont annoncé ce jeudi un projet d'association innovante dans le domaine du recyclage des voitures. Le constructeur automobile et le spécialiste de l'environnement vont prendre en commun le contrôle d'Indra, un groupe de 150 personnes (propriété de son fondateur Manuel Munoz), qui anime un réseau de 230 entreprises de déconstruction automobile. Pour les trois acteurs, il s'agit d'une "première au monde" destinée à "assurer la réussite économique et environnementale d'une filière en pleine mutation".
'investissement serait de 100 millions d'euros sur cinq ans. Le constructeur automobile Renault et Sita Recyclage, filiale du groupe Suez, ont dévoilé jeudi leur projet d'alliance pour développer la filière du recyclage des véhicules en fin de vie. Les deux sociétés vont créer une joint-venture qui prendra le contrôle d'Indra, entreprise spécialisée dans la déconstruction automobile. L'objectif (fixé par une directive européenne) est de réussir à recycler 95% de la masse d'un véhicule en 2015.
C'est la première fois qu'un constructeur s'implique directement dans le recyclage automobile. Renault et Sita vont travailler pour mettre au point de nouvelles techniques de recyclage du verre, du caoutchouc qui pourrait être utilisé pour fabriquer des murs anti-bruit ou de l'aluminium qui pourrait entrer dans la fabrication de jantes ou de moteurs. Cet engagement écologique est également motivé par la hausse du coût des matières premières. A terme, l'objectif de Renault est de recycler 150.000 véhicules par an, toutes marques confondues.
Concrètement, une joint-venture à parts égales doit être créée en avril entre Renault Environnement (une nouvelle "business unit" du constructeur automobile) et Sita, la filiale de Suez Environnement, pour traiter des véhicules en fin de vie. Le projet commun prévoit un investissement de l'ordre de 100 millions d'euros sur cinq ans, "très largement autofinancé".
Cette entreprise commune entre dans le cadre de la mise en oeuvre en France de la Directive européenne du 18 septembre 2000 sur les véhicules hors d'usage (VHU). L'objectif est d'obtenir une valorisation effective de 95% de la masse de chaque véhicule en 2015.
Le projet a été salué par le ministre de l'Ecologie : "Cette démarche s'inscrit pleinement dans l'esprit du Grenelle Environnement en proposant une solution innovante, mettant en avant les meilleures conditions économiques et écologiques pour le traitement et le recyclage des matériaux des véhicules en fin de vie. Il est aussi exemplaire par son ampleur", s'est félicité Jean-Louis Borloo.