Alors que les violences à Mogadiscio, ajoutées aux menaces à l'encontre des travailleurs humanitaires, ne font qu'aggraver la vulnérabilité de la population, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a annoncé aujourd'hui que l'action humanitaire en Somalie n'avait jamais été aussi difficile.
Sans une amélioration de la situation sécuritaire, le bilan humanitaire restera sombre, a indiqué Matthew Olins, le responsable du Bureau d'OCHA en Somalie.
Le flux ininterrompu de personnes déplacées en provenance de Mogadiscio et la sécheresse dans les régions centrales et de Hiiran ont provoqué une aggravation de la situation humanitaire, alors que les attaques subies par les agences et les travailleurs humanitaires entravent leurs activités.
La semaine dernière, trois employés de l'organisation non-gouvernementale Médecins sans Frontières-Hollande ont été assassinés à Kismayo, en Somalie, lors d'une attaque qui a aussi tué un journaliste somalien et un enfant (dépêche du 28.01.2008).
Par ailleurs, le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) a informé aujourd'hui qu'un nombre croissant de demandeurs d'asile et de migrants somaliens fuyaient vers Djibouti, vers ce qui pourrait devenir une nouvelle route de migration vers le Moyen-Orient, le Yémen en particulier.
Alors qu'ils étaient 700 l'année dernière, « cette année, plus de 550 demandeurs d'asile et de migrants ont déjà gagné Djibouti après une traversée depuis le nord-ouest de la Somalie, une région également connue sous le nom de Somaliland », a déclaré le porte-parole Ron Redmond lors d'une conférence de presse à Genève, selon un communiqué publié aujourd'hui.
Le HCR et le gouvernement djiboutien étudient maintenant la possibilité d'établir un centre d'accueil près de la frontière, pour les recevoir avant leur transfert au camp Ali Adeh, qui accueille environ 7.000 réfugiés.
Nombre de ceux qui franchissent la frontière espèrent poursuivre leur voyage jusqu'au Yémen. Mais la traversée du golfe d'Aden est périlleuse, comme l'a souvent dénoncé le HCR, selon lequel au moins 1.400 personnes sont mortes ou disparues lors de la traversée l'année dernière (dépêche du 18.12.2008).