Près de 40 enfants meurent chaque jour de diarrhées dans l’un des 52 pays qui composent la région Europe, selon les critères de l’Organisation mondiale de la Santé
Contrairement aux idées reçues, les pays en voie de développement d’Afrique, d’Asie ou d’Amérique du Sud ne sont pas les seuls à être affectés par les maladies hydriques.
Si la plupart des Européens disposent d’une eau potable de qualité, plus de cent millions de personnes, soit 16% de la population européenne, vivent dans un logement qui ne bénéficie pas de raccordement à un réseau de distribution publique d’eau de boisson.
L’or bleu des Européens se fait rare
L’Europe, comme l’ensemble des pays développés, n’est pas davantage à l’abri des pénuries. Le World Wildlife Fund (WWF) avait déjà lancé un cri d’alarme l’an dernier. Le rapport « Rich countries, poor water » (« Pays riches, pauvres en eau ») soulignait que les effets combinés du changement climatique, des épisodes de sécheresse et de la disparition des zones humides qui faisaient office de réservoirs, conféraient à la crise de l’eau l’allure d’un phénomène de portée mondiale, aggravé par des aménagements inappropriés et une mauvaise gestion des ressources, affectant des pays comme l’Australie, l’Espagne, certaines régions du Royaume-Uni, les Etats-Unis et le Japon.
Plusieurs pays riverains de l’Atlantique sont désormais confrontés à des sécheresses récurrentes. En Méditerranée la consommation d’eau à grande échelle liée au tourisme et l’irrigation, mettent en danger les ressources.
L’Espagne connaît depuis plusieurs années une situation critique, liée à l’agriculture intensive tournée vers l’exportation, localisée dans le sud, autant qu’à une frénésie immobilière qui se traduit par la construction de dizaines de milliers de résidences de luxe. Des « resorts » à l’anglo-saxonne dotés de golfs qui assèchent littéralement les réserves d’eau disponibles.
Des constats accablants
La Commission
11 000 des 13 500 petits Européens qui meurent chaque année d’une maladie liée à l’eau vivent dans l’un de ces pays. En 2006, l’OMS avait dénombré en Europe pas moins de 170 000 cas de maladies d’origine hydrique : diarrhées, hépatite A, fièvre typhoïde notamment. L’incidence de maladies infectieuses y est souvent plus élevée chez les enfants âgés de 6 à 11 mois.
A l’Ouest, ce sont les changements climatiques qui suscitent l’inquiétude, avec l’apparition de nouvelles maladies et un accroissement des inégalités dans la répartition des ressources hydriques. Ils vont aussi se traduire par des précipitations plus violentes et l’accroissement des périodes de sécheresse dans la région méditerranéenne. La qualité de l’eau sera aussi affectée par la hausse globale des températures dans les lacs, les rivières et les mers. Ce qui pourrait induire la prolifération inattendue de maladies d’origine hydrique, l’augmentation du nombre d’algues nuisibles, et la création de niches écologiques pour des organismes jusqu’alors inconnus, qui sont vecteurs de maladies.
L’Europe se mobilise
La Commission la Santé
Mais la gestion soutenable des ressources en eau en Europe pose surtout la question d’une réforme radicale de la Politique
Pour en savoir plus :
le blog de Marc Laimé Carnets d’eau