Moudon accueillera peut-être bientôt la plus grande centrale privée de production d'électricité solaire du canton. Locataire de la ferme communale de Chalabruz depuis plus de vingt ans, Michel Richardet veut installer 460 m2 de cellules photovoltaïques sur le toit de son poulailler.
L'avis d'enquête est paru mardi dans la Feuille des avis officiels. «C'est la commune de Moudon qui a dû mettre à l'enquête, car elle est propriétaire du fonds, précise d'emblée celui qui est aussi le mari de la municipale Magadis Richardet. Mais ce projet est entièrement privé et ne coûtera pas un seul franc à la communauté. Il prendra place sur notre poulailler, bâtiment que nous avions également totalement financé à titre personnel.»
Gros investissement
En matière de panneaux solaires, le calcul des travaux est vite fait : on compte 1000 francs par m²; ce qui implique pour les locataires de Chalabruz un budget d'un demi-million de francs. «C'est tout le problème de ce type d'installations; elles nécessitent un investissement de départ considérable, constate Michel Richardet. Nous n'avons obtenu un prêt de la banque que parce que notre entreprise est à la fois saine et d'une certaine importance. C'est dommage, car les agriculteurs disposent généralement des grandes surfaces et la revente de l'électricité peut être un revenu supplémentaire intéressant pour l'exploitation.»
A ce propos, le Conseil fédéral a indirectement donné lundi un signal d'encouragement au projet moudonnois en adoptant la nouvelle ordonnance sur l'approvisionnement en électricité et l'ordonnance révisée sur l'énergie.
«Dès le 1er mai 2008, l'intégralité du courant que fournira mon installation sera revendue à la Romande Energie au prix de 63 ct. le kilowatt (kW). Comme nous sommes assez bien situés en altitude et en orientation, nous tablons sur une production de 60 000 à 70 000 kW par année, ce qui correspond approximativement à la consommation annuelle d'une dizaine de ménages.»
Démarche philosophique
Reste l'aspect philosophique du projet: «Notre exploitation utilise depuis longtemps les méthodes de travail les plus écologiques possibles, en restant dans une réalité économique. Nous avons quatre enfants, et nous tenons à pouvoir leur transmettre une entreprise à la fois saine et la plus respectueuse possible de l'environnement.