Les prix ont grimpé de 14 % depuis le début de l'année, malgré un passage à vide en février. Pour certains analystes, ce marché devrait représenter 500 milliards d'euros de transactions. La Société Générale vient d'ailleurs de lancer deux certificats (100 % climat et 100 % Indice CO) permettant de miser sur l'accélération de la lutte contre le réchauffement climatique.
«Le carbone est devenu une matière première, à part entière, qui a désormais un coût et donc un prix», explique Emmanuel Fages, stratégiste matières premières énergétiques à la Société générale.
Les prix ont grimpé de 14 % depuis le début de l'année, malgré un passage à vide en février. Le marché européen du carbone est né de la volonté de combattre le changement climatique en donnant un prix au dioxyde de carbone (CO2) et aux autres gaz à effet de serre. L'Union européenne a mis en place, en 2005, un système d'échanges de quotas (appelé EUA), visant à réduire les émissions de CO2 d'ici à la fin de 2012. Des sociétés peuvent échanger le droit d'émettre ces gaz contre des permis ou des crédits. Concrètement, si une entreprise émet plus que ce qui est autorisé par la loi, elle peut acheter un permis à une autre entreprise qui, elle, a réduit ses émissions à un niveau inférieur à celui qui a été autorisé.
Les contrats de futurs EUA s'échangent sur six bourses de matières premières du Vieux Continent (Bluenext, IceEcx…). « Le marché du carbone attire de plus en plus de liquidités et il représente aujourd'hui 60 milliards d'euros de transactions », avance Emmanuel Fages. Pour certains analystes, ce marché devrait représenter 500 milliards d'euros de transactions. « Le prix du carbone (EUA) devrait passer de 24 euros la tonne aujourd'hui à 35 euros en 2012 », pronostique Emmanuel Fages. La Société générale vient d'ailleurs de lancer deux certificats (100 % climat et 100 % Indice CO) permettant de miser sur l'accélération de la lutte contre le réchauffement climatique.
Danièle Guinot
19/04/2008 | Mise à jour : 09:45 |