L'étendue du lac Tchad est passée de 25 000 Km2 à 2000 Km2 en quarante ans du fait de l’action de l’homme. "La situation est dramatique à l’heure actuelle aussi bien sur place que dans toutes les localités alimentées par le bassin du Lac Tchad. La crise de l’eau est très forte dans les Mayos (cours d’eau qui arrosent le Nord Cameroun) et les fleuves. Cette année par exemple, la sècheresse s’est accompagnée de la très forte pluviométrie malheureusement, brutalement interrompue.
Cela a eu pour conséquence non seulement de détruire la récolte du mil (sorgho), mais surtout un assèchement drastique tout aussi brutal des points d’eau". Ce raccourci du coordonnateur national du projet, Commission nationale du bassin du Lac Tchad /Fonds mondial pour l’environnement (Cblt/Fem), Oumarou Dobaï, aborde certains aspects visibles de l’avancée du désert dont l’expert et point focal du ministère camerounais de l’Environnement et de la Protection de la nature (Minep), Gabriel Tchatat dit qu’il atteindra le Cameroun en 2075 au plus tard.
Le bassin du Lac Tchad dont les experts étaient réunis du 18 au 20 janvier 2008 à Maroua pour une évaluation de l’état de la dégradation de la biodiversité autour de cette vaste étendue d’eau, est l’objet de réelles appréhensions à en croire le coordonnateur du projet Inversion des tendances à la dégradation des terres et des eaux (Itdte), le Nigérian Mohammed Bila.
Cette étendue d’eau jadis alimentée par les fleuves Logone, Chari et Oubangui, est passée d’environ 25 000 Km2 en 1963 à 2000 Km2 aujourd’hui en période de crue. Cet assèchement est officiellement dû à l’avancée du désert, au déboisement sauvage et quasi permanent des espaces verts au profit du bois de chauffe et à diverses autres actions de l’homme. Pour autant, sous cape, certains experts de la Commission du bassin du lac Tchad (Cblt) réunis en janvier dernier à Maroua (notamment tchadiens) font état de la dégradation du lit du lac du fait de nombreuses interventions de projets camerounais et nigérians dans sa périphérie.
Le bassin du Lac Tchad dont les experts étaient réunis du 18 au 20 janvier 2008 à Maroua pour une évaluation de l’état de la dégradation de la biodiversité autour de cette vaste étendue d’eau, est l’objet de réelles appréhensions à en croire le coordonnateur du projet Inversion des tendances à la dégradation des terres et des eaux (Itdte), le Nigérian Mohammed Bila.
Cette étendue d’eau jadis alimentée par les fleuves Logone, Chari et Oubangui, est passée d’environ 25 000 Km2 en 1963 à 2000 Km2 aujourd’hui en période de crue. Cet assèchement est officiellement dû à l’avancée du désert, au déboisement sauvage et quasi permanent des espaces verts au profit du bois de chauffe et à diverses autres actions de l’homme. Pour autant, sous cape, certains experts de la Commission du bassin du lac Tchad (Cblt) réunis en janvier dernier à Maroua (notamment tchadiens) font état de la dégradation du lit du lac du fait de nombreuses interventions de projets camerounais et nigérians dans sa périphérie.
Cotisations
On cite à ce propos, la retenue d’eau causée par la digue de Maga au Nord du Cameroun. Elle prive en effet, le Lac Tchad d’une partie importante de ses eaux. Certains experts ayant requis l’anonymat, affirment que des opérations de ce genre sont multipliées par quatre ou cinq du côté du Nigeria.
Toujours est-il que les Etats qui semblent prendre conscience de la gravité de la situation, ont décidé de faire payer ce désagrément aux pays concernés dans le cadre des cotisations (que certains pays ne paient pas depuis huit ans). Chacun des pays membres de la Cblt intervient financièrement au prorata des désagréments causés sur les eaux du Lac Tchad. C’est à ce titre que le Nigeria considéré comme le principal auteur des dégâts participe à hauteur de 52%, le Cameroun le suit avec 28%. Les autres pays viennent ensuite avec 8 et 6%.
Du côté du Cameroun comme dans les autres pays riverains que sont le Tchad, le Nigeria, le Niger et la République Centrafricaine, les populations souffrent des mêmes maux. La famine s’installe et se répercute à des lieux du lit du lac. "Nous souffrons de l’assèchement des eaux du Lac Tchad. Tous les Mayos sont secs sans la moindre goûte d’eau y compris ceux des fleuves qui se jettent dans le lac comme le Logono, le Chari, le Serbewol ou l’Elbeid. Il sert de régulateur à l’activité dans cette région. C’est lui qui alimente nos sols. Il en facilite la conservation, la restauration des zones humides et la gestion des ressources en eau. Or, maintenant qu’il a perdu 9/10e de ses eaux, l’on assiste à de très mauvaises récoltes", explique le maire de Tokombéré (localité située à trois cents kilomètres environ du lac Tchad), Kari Deguer.
Sur la même lancée, la pêche qui est l’autre activité commune à toutes les populations des Etats membres de la Cblt, connaît également une chute libre. Sans pouvoir quantifier le volume, le délégué du départemental camerounais du Faro Edéo de l’Environnement et de la Protection de la nature, Wandabe Nyakou estime que le volume d’eau a baissé dans le Logone (fleuve qui arrose Kousseri, ville frontalière avec le Tchad) qui est l’un des affluents du Lac Tchad. Moktar Mbot, un expert tchadien rencontré en dit autant du Chari, le confluent tchadien du Lac Tchad. Et ce n’est pas la teneur en poisson qui ne souffre pas de cet état de faits. "Lorsque nous étions à l’école, on nous disait que le Logone est l’un des fleuves les plus poissonneux d’Afrique. Or, le fait que les femmes se sentent obligées d’aller acheter du poisson à Maga pour revenir vendre à Kousseri est la preuve que rien ne va".
De nombreux pêcheurs rencontrés à Kousseri, n’en disent pas moins. "Autrefois, nous faisions des recettes de 25 000 Fcfa par jour. Actuellement on atteint à peine 3000", soutient Moussa Ngwoun, l’un des pêcheurs interrogés.
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Toujours est-il que les Etats qui semblent prendre conscience de la gravité de la situation, ont décidé de faire payer ce désagrément aux pays concernés dans le cadre des cotisations (que certains pays ne paient pas depuis huit ans). Chacun des pays membres de la Cblt intervient financièrement au prorata des désagréments causés sur les eaux du Lac Tchad. C’est à ce titre que le Nigeria considéré comme le principal auteur des dégâts participe à hauteur de 52%, le Cameroun le suit avec 28%. Les autres pays viennent ensuite avec 8 et 6%.
Du côté du Cameroun comme dans les autres pays riverains que sont le Tchad, le Nigeria, le Niger et la République Centrafricaine, les populations souffrent des mêmes maux. La famine s’installe et se répercute à des lieux du lit du lac. "Nous souffrons de l’assèchement des eaux du Lac Tchad. Tous les Mayos sont secs sans la moindre goûte d’eau y compris ceux des fleuves qui se jettent dans le lac comme le Logono, le Chari, le Serbewol ou l’Elbeid. Il sert de régulateur à l’activité dans cette région. C’est lui qui alimente nos sols. Il en facilite la conservation, la restauration des zones humides et la gestion des ressources en eau. Or, maintenant qu’il a perdu 9/10e de ses eaux, l’on assiste à de très mauvaises récoltes", explique le maire de Tokombéré (localité située à trois cents kilomètres environ du lac Tchad), Kari Deguer.
Sur la même lancée, la pêche qui est l’autre activité commune à toutes les populations des Etats membres de la Cblt, connaît également une chute libre. Sans pouvoir quantifier le volume, le délégué du départemental camerounais du Faro Edéo de l’Environnement et de la Protection de la nature, Wandabe Nyakou estime que le volume d’eau a baissé dans le Logone (fleuve qui arrose Kousseri, ville frontalière avec le Tchad) qui est l’un des affluents du Lac Tchad. Moktar Mbot, un expert tchadien rencontré en dit autant du Chari, le confluent tchadien du Lac Tchad. Et ce n’est pas la teneur en poisson qui ne souffre pas de cet état de faits. "Lorsque nous étions à l’école, on nous disait que le Logone est l’un des fleuves les plus poissonneux d’Afrique. Or, le fait que les femmes se sentent obligées d’aller acheter du poisson à Maga pour revenir vendre à Kousseri est la preuve que rien ne va".
De nombreux pêcheurs rencontrés à Kousseri, n’en disent pas moins. "Autrefois, nous faisions des recettes de 25 000 Fcfa par jour. Actuellement on atteint à peine 3000", soutient Moussa Ngwoun, l’un des pêcheurs interrogés.
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Voir en image la disparition du lac : Africa's Disappearing Lake Chad - NASA (en anglais)
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Joseph léger Ntiga - Quotidien Mutations (Cameroun)
Les opinions exprimées dans cet article sont laissées à la stricte responsabilité de son auteur.
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Quotidien Mutations (Cameroun)
Je suis spécialiste en changement climatique et titulaire d'un Des en Management des entreprises de presse.
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Journaliste (Rédacteur en Chef), Quotidien Mutations Bp 12348 Yaoundé (Cameroun) Tel: (+237) 99 90 39 57 / (+237) 75 44 02 36Je suis spécialiste en changement climatique et titulaire d'un Des en Management des entreprises de presse.