Les députés de la majorité réclament une marge de manœuvre sur le texte défendu par Jean-Louis Borloo.
Étrange ambiance, jeudi, à l'Assemblée. Jean-Louis Borloo a défendu son projet de loi sur «la mise en œuvre du Grenelle de l'environnement» devant des députés de la majorité ni enthousiastes ni vraiment hostiles, et surtout préoccupés par la crise financière. Michel Herbillon (UMP, Val-de-Marne) avait ainsi jugé mercredi «hors du temps» de débattre du «Grenelle» dans une pareille conjoncture. Et beaucoup de députés UMP s'inquiètent de la probable généralisation à terme d'une nouvelle taxe, le «bonus-malus» écologique, critiquée par François Fillon le mois dernier mais dont Nicolas Sarkozy défend toujours le principe. Jean Dionis du Séjour (Nouveau Centre, Lot-et-Garonne) a tempéré l'optimisme du ministre de l'Écologie. «Certains ateliers du Grenelle ont été assez consensuels, mais cela ne suffit pas à parler d'accord comme l'a fait M. le ministre», a insisté le député centriste. «Le groupe auquel j'ai participé n'était en rien d'accord sur l'agriculture biologique, les produits phytosanitaires ou l'eau, a témoigné Dionis du Séjour. Il ne faut donc pas dissuader le Parlement de changer quoi que ce soit au Grenelle.»