Les activités liées aux systèmes information sont à l’origine d’importantes émissions de dioxyde de carbone. Le groupe La Poste se lance dans une politique verte intensive afin de réduire de 30% l’empreinte globale de ses équipements IT d’ici 2012 et se fixe un objectif de 9,5 millions d’euros de bénéfices dès cette fin d’année.
Il peut paraître étonnant face à ce que représentent les émissions de CO2 liées aux parcs informatiques qu’une telle politique soit mise en œuvre. Ne représentant que 3,5% des émissions globales du groupe soit environnement 42 000 tonnes par an, une telle démarche va s’accompagner inévitablement d’importantes économies financières.
Pour attaquer ce problème, La Poste a fait calculer l’empreinte carbone de ses systèmes d’information. Cette étude, en partenariat avec l’ADEME et le Cigref (club informatique des grandes entreprises de France), réalisée sur 10 semaines durant l’automne dernier, a permis de mettre en avant des pistes concrètes d’amélioration et de fixer un objectif de réduire l’empreinte du parc informatique de 30%.
L’empreinte carbone est une mesure du volume de dioxyde de carbone (CO2) émis par une activité. Une démarche Eco-TIC ou encore Green-IT en anglais consiste à réduire cette valeur en agissant sur plusieurs leviers à la fois (matériel et utilisation) sans toucher aux performances. La Poste a choisi d’intégrer trois étapes du cycle de vie du matériel : la production, l’usage et la fin de vie.
Aux regards de l’équipement utilisé, "Nous possédons la plus grande flotte privée de machines informatiques en France et sommes l'un des plus grands parcs d'Europe" explique Philippe Charpentier, directeur du développement du groupe La Poste, chaque action se transforme au final en d’importantes économies. La Poste est en possession aujourd’hui d’environ 822 000 machines !
Les 42 000 tonnes de CO2 liées aux parcs informatiques sont à 80% entretenues par le parc de PC fixes et serveurs de proximité.
L’étude menée livre plusieurs pistes de travail pour la mise en œuvre d’une stratégie Green-IT et atteindre d’ici 2012 une réduction de 30% des émissions carbone. Pour parvenir à ce résultat, le groupe devra au préalable investir 6,9 millions d'euros afin de récupérer les fruits des ses optimisions estimés à 16,5 millions d'euros en 2010. L’action ou plutôt les actions menées touchent :
- La politique d’achat : équipements propres, fournisseurs responsables, achat systématique d’écrans plats et de portables à forte autonomie,
- Le choix de la durée de vie des équipements : mise en relation des besoins et des possibilités matérielles disponibles,
- La façon d’exploiter le matériel : intégration d’un logiciel d’extinction et de mise en veille, mutualisation dans l’utilisation des imprimantes, développement de la visioconférence, virtualisation des serveurs et utilisation de serveurs de données plus économiques,
- La politique de fin de vie du matériel avec l’organisation d’une filière de recyclage.
Ce programme ne se concentre donc pas uniquement sur l’aspect consommation, trop souvent mis en avant comme le critère absolu de la Green-IT. Pluriel dans ces actions, il vise un unique but de 10 millions d’euros d’économie par an et se donne ainsi plusieurs chances de l’atteindre.
Source : GinjFo