Electricité: pourquoi les ménages vont douiller Jusqu'ici, le kilowattheure était bien moins cher en France que chez nos voisins européens. Mais la mise à niveau du parc nucléaire et du réseau de distribution va faire disjoncter le prix de la facture. Ainsi pour l'EPR de Flamanville, le coût de production du mégawattheure sera proche de 50 euros, soit 40% de plus que celui d'une ancienne centrale.
Les Français devront s'y faire : l'électricité bon marché, c'est fini. Et la hausse de 3 % du prix du kilowattheure cet été n'est sans doute que la première d'une longue série. Les ménages paient encore leur électricité près de 30 % moins cher que la plupart de leurs voisins européens, profitant de tarifs réglementés très bas, censés refléter le coût de la production de courant électrique d'origine nucléaire. Mais ce modèle énergétique est en bout de course.
Le réseau électrique est proche de la rupture, le parc nucléaire, vieillissant, et la France, très en retard par rapport à ses voisins européens dans le développement des énergies renouvelables. De gigantesques investissements devront donc être lancés, et c'est bien le client qui, finalement, en paiera la facture. Pour mesurer l'électrochoc qui attend le consommateur, L'Expansion a décortiqué poste par poste le prix d'un kilowattheure électrique.
Conclusion : le développement de la concurrence n'allégera pas l'addition. "Cette hausse des tarifs sera peut-être le déclic qui poussera les consommateurs à maîtriser leur dépense", espère David Spector, expert à l'Ecole d'économie de Paris. Un argument que pourra toujours reprendre à son compte Henri Proglio, le patron d'EDF, pour faire passer l'augmentation des tarifs.