Comme souvent pour les sujets qui fâchent, le décret est passé quasiment inaperçu. Jeudi 2 septembre, le ministère de l’Ecologie a publié au Journal officiel un texte rendant obligatoires les compteurs électriques dits “intelligents” dans les logements neufs à partir de 2012. Une décision contestée par nombre de collectivités locales et d’associations qui jugent prématurée la généralisation du boîtier jaune. Ce compteur est “pensé par et pour le distributeur ERDF et pas du tout au bénéfice du consommateur”, accuse l’UFC-Que Choisir, dans un communiqué virulent, ravivant les interrogations autour du dispositif en termes de bénéfices économiques et écologiques et de respect de la vie privée.
La Fédération nationale des collectivités concédantes et régies (FNCCR), qui regroupe près de 500 collectivités territoriales et établissements publics, estime que l’addition pourrait être salée, avec 8 milliards d’euros. Dans les autres pays, le prix des compteurs varie dans la fourchette haute : 250 euros en Californie, 220 euros en Suède, 190 en Grande-Bretagne. Seule l’Italie propose des tarifs moins élevés, à raison de 80 euros, dans la mesure où les boîtiers sont financés par le fournisseur Enel. D’après Terra Eco, le consommateur français devrait rentabiliser les 240 euros déboursés et même économiser 164 euros d’ici 2021 grâce à des gains de fonctionnement générés pour les gestionnaires de réseau (120 euros de moins par client), une réduction de sa consommation estimée de 10 à 15% (230 euros de gagnés) et une limitation de 15% des pics de consommation (54 euros de moins sur la facture). ERDF parle de son côté d’une économie bien plus importante, de 50 euros par an pour une facture moyenne de 400 euros par foyer.