Les surcoûts engendrés par le fort développement de l'énergie solaire, qui sont directement supportés par les consommateurs d'électricité, vont tripler entre 2010 et 2011 pour atteindre 915 millions d'euros, selon la Commission de régulation de l'énergie (CRE). "Les charges dues au photovoltaïque au titre de 2011 sont estimées à 915 millions d'euros en métropole continentale", a indiqué Philippe de Ladoucette, le président de la CRE, au cours d'une audition à l'Assemblée nationale le 16 novembre, selon un compte-rendu officiel. Or, les charges pour 2010 sont d'"environ 300 millions d'euros", selon M. de Ladoucette.
La CRE base ses prévisions sur l'hypothèse d'un parc de panneaux solaires d'une puissance de 2.100 mégawatts (MW) en France à fin 2011 contre 860 MW fin 2010. Le surcoût de l'énergie solaire, encore peu compétitive par rapport aux autres sources d'énergie, est pris en charge par la Contribution au service public de l'électricité (CSPE), payée par chaque consommateur sur sa facture d'électricité. Le gouvernement a annoncé une hausse de 3% de la facture d'électricité au 1er janvier pour financer le développement de l'énergie solaire.
Selon la CRE, la CSPE devrait passer de 4,5 euros par mégawattheure (MWh) aujourd'hui à 12,9 euros/MWh en 2011 pour couvrir l'ensemble des charges qu'elle est censée financer. Toutefois, un amendement à la loi de Finances pour 2011 devrait limiter sa hausse à 7,50 euros. Outre les énergies renouvelables, la CSPE finance aussi le surcoût de production d'électricité dans les îles, la production d'électricité par cogénération et les tarifs sociaux de l'électricité. En 2011, le financement des énergies renouvelables représentera 42% des charges de la CSPE, soit le poste le plus important, selon la CRE.