Energie 2007 publie quelques extraits de la table-ronde de la commission de l'économie du Sénat consacré aux compteurs électriques évolués. Au cours de cette table-ronde, Bruno Sido a plaidé pour la relance des tarifs EJP (en voie d'extinction) et Tempo (qui n'est plus proposé). Quant à Pierre-Marie Abadie (DGEC), il a indiqué que les compteurs Linky "n'entraînent pas immédiatement des économies d'énergie". ------------- Virginie Schwartz (Ademe) a souligné que le débat autour du projet le débat s'est concentré sur les économies d'énergie. Mais, rappelle-t-elle, avec une avec "une information décalée par rapport au moment de la consommation", il n’est guère possible d'influer sur les comportements du consommateur en temps réel. "La plupart d'entre nous ne sont pas rivés à leur écran d’ordinateur toute la journée". En termes d’économies d’énergie, observant ce qui se passe à l’étranger, elle indique que les résultats sont variables d'un pays à l'autre, que les résultats varient aussi selon que l'information est "plus ou moins compréhensible par le client". Enfin, il ne faut pas négliger le fait qu’il peut y avoir une réduction des consommations dans les premiers mois mais un retour à la normale ensuite. L’Ademe estime qu’un afficheur déporté pourrait être testé dans le cadre de l'expérimentation Linky en cours. Et si cela s’avérait positif, il faudrait s’interroger sur le modèle de déploiement d’un tel afficheur, entre une offre privée concurrentielle et un dispositif minimal permettant de maîtriser les usages. Pierre Bivas (Voltalis) estime que le compteur ne peut pas tout faire. Ce serait une "confusion et (...) une illusion totale" d’en attendre à la fois une offre tarifaire, une offre de services… Il rappelle que le métier des fournisseurs est de vendre de l'énergie et met en garde contre les services qui pourraient se traduire par "une tarification très compliqué. L’exemple des télécom invite à une certaine vigilance". Il estime qu’il doit y avoir une différenciation entre le service public (comptage) et les services proposés dans le cadre de la fourniture. L’enjeu commercial doit aussi être mesuré à l’aune de l’implication des SSII. Pierre Bivas s’étonne de ce que "la CRE, lorsqu’elle fait un site sur les réseaux intelligents affiche en première page un édito de Colette Lewiner (Cap Gemini). Colette Lewiner a publié une tribune libre dans Le Monde (article payant) où elle précise les trois conditions nécessaires au déploiement des réseaux intelligents, la première étant d’augmenter les prix". Et de mettre en garde certains opérateurs (comme EDF) prêts à se jeter dans les bras d'IBM ou d’autres SSII. Est-ce une bonne idée?" les vrais concurrents, ne seraient-ce pas ces SSII "qui voudraient augmenter leur part de valeur ajoutée dans le système"? Il plaide pour une vision stratégique industrielle de moyen terme. Quel rôle assigner à ces SSII internationales dans le service public français? En préambule, Pierre-Marie Abadie (DGEC) a tenu a souligner que le "compteur Linky était est communicant et pas intelligent". Et a rappelé les deux éléments structurants du dispositif (connaître le courbe de charge du consommateur, disposer d’un compteur communicant dans les deux sens) ainsi que deux contraintes (robustesse et interopérabilité). Les compteurs Linky "n'entraînent pas immédiatement des économies d'énergie", a-t-il précisé. La France a fait un choix: le compteur doit appartenir au réseau de distribution. "C'est un bon choix". A l’inverse, en Allemagne, où le "compteur est captif du fournisseur", ce compteur ne sera pas très interopérable. La contrepartie du choix français est de dissocier le système de comptage (distribution) des services (fourniture). La généralisation, précise-t-il, doit être actée par arrêté interministériel. Il s’agit d’un "investissement de 3 à 4 milliards d’euros". Des questions sont encore en suspens. Quelle doit être la stratégie de déploiement de ces compteurs? Au fil de l'eau, par blocs, par régions? Comment gérer les deux ou trois générations de compteurs communicants? Une autre question se pose, celle de l'effacement: comment reporter la consommation dans les périodes creuses? La loi NOME, en son article 2, prévoit des marchés de capacité avec une valorisation économique de l'effacement. Effacement S’agissant de l’effacement, la question appelle une réponse de même ordre que pour la MDE, indique Virginie Schwartz: "résoudre la question des coûts ne suffit pas". Il faut qu’il y ait une facilité d'accès pour le consommateur aux informations pertinentes. "Beaucoup d'opérations de MDE ne se font pas parce qu'elles sont compliquées", insiste-t-elle. Il convient que le consommateurs ait facilement accès aux informations "sans avoir de démarches supplémentaires à faire". S’agissant de la gestion de la pointe électrique, Bruno Sido a plaidé pour la prise en compte des industriels qui ont d'énormes capacités d'effacement. Déplorant qu’il y ait "moins d'effacement aujourd'hui qu'il y a 10 ans (...), ce qui n’est pas normal, il a estimé qu’il fallait relancer les tarifs EJP et Tempo. L'effacement de la pointe passera par là". La capacité d'effacement d'EDF a diminué de 50%. Pierre-Marie Abadie s’est dit disposé à y réfléchir "en toute transparence" à condition que ce tarif soit "bien équilibré dans la durée". |