Communiqué de presse (2 mars 2011) – Gaz de Schiste : Un risque sanitaire
Le Réseau Environnement Santé fait part de son opposition aux projets d’exploration des gaz de schiste en raison du risque sanitaire qu’ils induisent :
- Pollution de l’eau : la technique de l’hydrofracturation sous forte pression utilisée pour extraire les gaz de schiste à de très grandes profondeurs (2-3000m) emploie de l’eau, du sable et des produits chimiques. Sur les 944 produits chimiques identifiés utilisés comme acides, bactéricides, fragmenteurs, stabilisateurs d’argile, réducteurs de corrosion, moussants, anti-moussants, agents de soutènement…. la composition complète n’est connue que dans 14% des cas, mais, sur cet échantillon, près de la moitié des substances chimiques composant ces produits sont des perturbateurs endocriniens et autres produits classés CMR (Cancérigène, Mutagène Reprotoxique)[1]. Le risque de contamination des nappes phréatiques est réel, puisque 40% de l’eau injectée est perdue et que des problèmes de fuites ont déjà été mis en évidence aux USA, où ces procédés sont utilisés depuis une dizaine d’années. L’Etat de New-York a d’ailleurs demandé un moratoire par crainte d’une pollution irréversible de l’eau potable qui alimente New York. Il vient d’être révélé que des minerais radioactifs présents dans les couches profondes pouvaient être entrainés dans les eaux de forage récupérées[2].
- Pollution de l’air : des pollutions liées aux torchères de gaz sont constatées. Les eaux de forages récupérées (environ 60%) et stockées dans des bassins de décantation à ciel ouvert favorisent l’évaporation de substances volatiles entrainant une pollution chimique qui pourrait être dommageable pour la santé des populations riveraines au vue de ce qui a déjà rapporté dans les zones de forage (troubles respiratoires, allergies, maux de tête, pelades et décès prématurés chez le bétail). De plus, l’important trafic journalier des camions utilisés pour amener l’eau, le sable, les produits chimiques et ramener le gaz et les eaux polluées, apporte aussi son lot de pollutions et de nuisances (bruit, sécurité, …).
Le RES condamne une politique énergétique qui consiste à piller les dernières ressources fossiles pour une justification énergétique non débattue démocratiquement, au risque de souiller irréversiblement des ressources en eau qui nécessitent au contraire plus que jamais une politique de protection et de préservation. Le RES ne peut que s’opposer à cette technologie qui va ajouter de la pollution à la pollution. La recherche de solutions à la crise énergétique ne peut se faire sans prendre en considération le coût sanitaire. Cette question doit être clairement identifiée.
Le RES apporte son soutien à la coordination des collectifs régionaux mise en place pour empêcher l’installation des puits de forage de gaz de schiste.
[2]. http://www.journaldelenvironnement.net/article/gaz-de-schiste-et-en-plus-c-est-radioactif,21825