L'Union européenne mise sur un déploiement rapide des réseaux intelligents afin de contribuer aux objectifs d'efficacité énergétique et d'intégration des énergies renouvelables d'ici 2020. Néanmoins, aucun modèle économique n'a été dégagé pour financer leur mise en œuvre et les bénéfices concrets pour les consommateurs sont sujets à caution.
Les Etats-Unis en avance sur l'Europe Aux Etats-Unis, 4,5 milliards de dollars d’investissements publics ont été dédiés au développement des réseaux intelligents, dans le cadre du plan de relance fédéral, l’American Recovery and Reinvestment Act (ARRA). Sur cette somme, 3,4 milliards de dollars de financements publics ont été accordés à 100 projets d’investissement, et 615 millions de dollars à 32 projets de démonstration.
L’expression « smart grids », traduite en français par « réseaux intelligents » s'est généralisée en 2004-2005, notamment avec la création de la plateforme technologique SmartGrid, sous l'égide de la Commission européenne. Mais aucune définition standardisée n’existe. Selon la Commission de régulation de l’énergie (CRE), « rendre un réseau intelligent » consiste à « intégrer la production décentralisée de sources renouvelables à grande échelle » et à « favoriser une offre adaptée à la demande en mettant à la disposition du consommateur final des outils et services lui permettant de connaître sa consommation personnelle, et donc d’agir sur elle ». Grâce aux nouvelles technologies de l’information et de la communication, les réseaux intelligents permettront une meilleure interaction entre les consommateurs et les fournisseurs d’électricité, ainsi qu’une meilleure intégration des énergies renouvelables au sein des réseaux énergétiques européens.
Recherche et développement
La Commission européenne ne finance pas le déploiement des compteurs et des réseaux intelligents dans les Etats de l'UE. Néanmoins, elle contribue à la recherche au travers des programmes cadres de recherche et développement (PCRD). Depuis 2004, plus de 300 millions d'euros ont été investis dans une cinquantaine de projets, par le biais de la plateforme SmartGrid, renomée SmartGrid Forum en 2009. Cette même année, la Commission européenne a également créé un groupe de travail, la "Smart Grid Taskforce", réunissant l’ensemble des opérateurs des réseaux électriques. Son rôle est de conseiller la Commission sur les mesures politiques et législatives à engager au niveau européen et coordonner les premières étapes du développement des réseaux intelligents.
Communication sur les Smart Grids
Le plan de la Commission pour l’efficacité énergétique, présenté le 8 mars 2011, évoque la nécessité de « renforcer le déploiement des réseaux et compteurs intelligents qui fournissent aux consommateurs les informations et services indispensables pour optimiser leur consommation en énergie et calculer leurs économies en la matière ».
D’autre part,la feuille de route sur les projets européens dans le domaine de l'énergie d'ici 2050 évoque l’importance du rôle des réseaux intelligents au sein des 270 milliards d’euros annuels qui devront être investis chaque année pour atteindre l’objectif de réduction de 80% à 95% des émissions de gaz à effet de serre d’ici 40 ans.
Enfin, le 12 avril 2011, Bruxelles a lancé une initiative sur les Smart Grids afin d’accélérer les investissements des opérateurs du réseau et le développement des réseaux intelligents. Selon le texte, 80% des consommateurs devraient avoir accès, d'ici à 2020, à des systèmes intelligents de contrôle de la consommation. Cinq types de mesures ont été proposées par la Commission : harmoniser les standards techniques au niveau européen, assurer la protection des données personnelles des consommateurs, inciter à l’efficacité énergétique par la fiscalité, assurer l’ouverture et la compétitivité du marché du détail pour les consommateurs, et soutenir les investissements dans la recherche et le développement.
Le Parlement européen se penche également sur la question des réseaux intelligents. . Un rapport d'initiative sur les infrastructures énergétiques, actuellement en préparation, accorde une large part aux incitations nécessaires à des investissements rapides dans de nouvelles infrastructures de réseau. Il propose notamment la création d'une plateforme "permettant la diffusion des bonnes pratiques et des expériences relatives au déploiement concret des réseaux intelligents dans toute l’Europe". Le rapport devrait être voté par le Parlement européen au début du mois de juillet.