Les premières "Journées des aires protégées d'Afrique centrale" se sont ouvertes lundi à Kinshasa, où des représentants de huit pays de la région vont plaider pour la valorisation de ces espaces, "réservoirs de la biodiversité".
Ces journées (jusqu'au 30 mai) sont organisées par le Réseau des aires protégées d'Afrique centrale (Rapac), une association régionale à vocation scientifique et technique spécialisée dans l'aménagement de ces espaces dans huit pays: Cameroun, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, République Centrafricaine, République démocratique du Congo (RDC), Sao Tomé et Principe et Tchad.
La réunion de Kinshasa vise notamment à "améliorer la perception de la valeur écologique, économique et sociale des aires protégées de la sous-région", à "susciter des financements durables pour la conservation" et à "échanger sur les modalités d'accès des communautés locales aux ressources et bénéfices" générés par ces aires, selon le Rapac.
Y participent notamment les ministres en charge des aires protégées des différents pays, les organes nationaux de conservation, ainsi que des représentants de l'Union européenne, qui a octroyé un appui de 4,3 millions d'euros au Rapac sur la période 2006-2009.
Le président du conseil d'administration du Rapac, Samy Mankoto, a souligné l'importance d'associer les populations riveraines des aires à la gestion durables de celles-ci.
"La faune fournit 40% des apports en protéine en milieu urbain et 60% en milieu rural", a-t-il indiqué, plaidant pour une gestion des aires protégées visant aussi à "la lutte pour la réduction de la pauvreté des populations vivant dans leur périphérie".
Créé en 2000, le Rapac travaille en étroite collaboration avec la Commission des forêts d'Afrique centrale (Comifac), un organisme mis en place en 1999 pour piloter un plan de convergence sous-régional pour une meilleure gestion et conservation des 200 millions d'hectares de forêts dense et humide d'Afrique centrale.
Le Rapac compte actuellement 82 aires protégées - parcs nationaux, réserves et domaines de chasse - sur 116 recensées dans les huit pays membres (au total 50 millions d'hectares).
Trente-trois sites pilotes ont été sélectionnés par le Rapac, avec l'ambition d'en faire des "pôles de développement socio-économique".
Le Rapac a choisi d'organiser ces premières journées en RDC, qui abrite le plus ancien parc national de la région, le parc des Virunga, classé site du patrimoine mondial de l'Unesco et "symbole des défis auxquels sont confrontés les aires protégées".
Créé en 1925 sous le nom de parc Albert, à cheval entre trois Etats (RDC, Rwanda, Ouganda), ce parc abrite gorilles des montagnes, éléphants, hippopotames et buffles, autant d'espèces menacées par des groupes armés, des braconniers et par l'occupation illégale de centaines d'hectares par les populations locales.
Ces assises de Kinshasa, qui prévoient une série d'ateliers-débats, devraient déboucher sur une déclaration commune mercredi.