Après "Les enfants du marais", Jean Becker raconte une histoire d'amitié entre deux hommes que tout semble séparer et qui se retrouvent, de nombreuses années après s'être quittés, dans la maison où l'un d'eux a passé son enfance, au milieu des vignes.
Tiré d'un roman d'Henri Cueco, "Dialogue avec mon jardinier" , Le film est porté par la qualité de l'interprétation de Daniel Auteuil, et surtout de Jean-Pierre Darroussin.
Daniel Auteuil, peintre parisien, quinquagénaire, fait un retour aux sources en revenant dans la maison de son enfance, en province. S'il ne souhaite pas quitter définitivement la capitale, il veut en revanche entretenir le terrain autour de sa demeure et fait passer une petite annonce pour trouver un jardinier. Le premier qui se présente est Jean-Pierre Darroussin, un de ses anciens camarades de l'école communale, qui va lui remémorer quelques bons souvenirs.
Les deux hommes s'apprécient vite, même si tout les sépare dans leur mode de vie. Le peintre est citadin, plus cultivé, et traverse des problèmes familiaux. Le jardinier est un homme simple, dont le bon sens tient lieu de système de valeurs.
Le rôle du jardinier était au départ prévu pour Jacques Villeret, et Jacques Becker reconnaît qu'il a failli abandonner le projet lorsqu'il est mort. Mais le réalisateur de "L'été meurtrier" et d'"Effroyables jardins" a finalement fait appel à Jean-Pierre Darroussin, qu'il avait vu dans "Un air de famille". Ce dernier, barbu pour l'occasion, portant salopette et casquette, se tire fort bien de ce rôle d'homme simple, parfois à la limite de la caricature, mais qui sait faire preuve d'une grande sagesse dans sa vie quotidienne.
"C'est un personnage qui ne triche pas, qui est en prise directe avec le réel, qui a trouvé du sens à sa vie, ce que recherche désespérément le peintre qui, lui, est dans un désert affectif", raconte Jean-Pierre Darroussin. "C'est un être profondément moral", souligne-t-il encore, en observant que "les gens comme lui sont rares".
Entre Jean-Pierre Darroussin et Daniel Auteuil, on perçoit une réelle complicité, comme dans la scène de pêche où ils se retrouvent isolés sur une barque au milieu d'un étang. Les deux hommes se reconnaissent d'ailleurs de nombreux points communs, comme une certaine réserve dans la vie de tous les jours. Dans le film, cette complicité passe par le dialogue, qui révèle peu à peu leurs différentes facettes.
On se laisse porter tranquilement