C’est entendu, la planète se réchauffe. Nous avons vécu depuis 1992 les dix années les plus chaudes depuis qu’on mesure les températures. Les scientifiques et météorologues ne peuvent que constater, impuissants, la fonte des glaces tandis que les viticulteurs vendangent chaque année quelques jours plus tôt que l’année précédente.
Au G8 d’Heiligendamm des 6 au 8 juin, Angela Merkel a beaucoup insisté pour que cette thématique du réchauffement de la planète soit une priorité des pays les plus puissants de la planète. En ligne de mire de la Chancelière la Chine. la Terre.
Où est le problème ?
A priori, aucun. Les conséquences du réchauffement climatique global sont telles qu’elles impliquent l’ensemble de la société et de notre vie quotidienne. Les quelques degrés supplémentaires de moyenne que la Terre
Pas de problème apparent donc, mais quand on regarde les solutions envisagées pour lutter contre le réchauffement climatique, on se demande si cette lutte va vraiment au-delà de la revendication.
Soyons réalistes quelques minutes. Le réchauffement climatique actuel est dû non pas aux émissions de gaz à effet de serre (GES) actuelles mais à celles d’il y a 30, 40 ans, voire plus. Même si on stoppait en un jour toute émission, la situation ne serait pas réglée. Ça ne veut pas dire qu’il ne faut rien faire, au contraire.
Seulement, les solutions envisagées par les politiques actuelles sont d’ordre uniquement technique et donnent l’impression qu’elles vont tout régler du jour au lendemain. Si les voitures “propres” permettront peut-être de mieux respirer dans les villes, elles ne changeront rien à l’étouffement des villes par ces centaines de milliers, ces millions, de véhicules qui prennent toujours plus de place.
Focaliser uniquement sur le réchauffement climatique, c’est oublier la pollution des sols, de l’air, de l’eau, la disparition d’espèces en raison du manque d’espaces naturels, en Europe ou dans les forêts tropicales, c’est oublier le mal-vivre causé par la dépendance à la voiture, la nourriture de mauvaise qualité.
Ne parler que du réchauffement climatique, c’est ne penser qu’à l’aval des actions humaines, jamais à l’amont. C’est-à-dire qu’on fait quasiment l’impasse sur les ressources nécessaires pour construire tel ou tel matériel : même une voiture dite “propre” nécessite du métal, du plastique, de l’énergie pour être produite.
Les solutions, on ne le répétera jamais assez, ne sont pas que techniques, contrairement à ce que la plupart des dirigeants actuels, aveuglés par le “progrès”, voudraient faire accroire. Désolé d’être pessimiste, mais le monde de demain sera marqué par les migrations massives de 250 millions à un milliard de réfugiés écologiques (habitants des littoraux, victimes de sécheresse ou de la désertification). Ce fait ne se prépare pas en vantant les mérites de la Toyota Prius
Ce qui me chagrine, quand j’entends à longueur de discours et de sommets qu’il faut “lutter contre le réchauffement climatique”, c’est qu’à côté on continue à promouvoir l’agriculture intensive à la sauce OGM et pesticides, les hypermarchés, le modèle urbain basé sur la dépendance à la voiture (propre, bien sûr), etc., etc. Autant de sujets qui, contributeurs ou non du réchauffement global de la planète, posent au moins autant de problème écologiques et sociaux que ce qui est sans cesse qualifié de “plus grand défi du 21è siècle”.
La plupart du temps, hélas, cet appel à la luttre contre le réchauffement climatique permet de justifier des mesures ou des technologies anti-écolos comme le nucléaire ou les agrocarburants, autant de manières d’éviter de se poser la question des économies d’énergie, par exemple.