On connaît les polémiques autour de la position US sur la lutte contre le réchauffement climatique, et les grandes lignes de la position du président US. L’initiative US annoncée le 31 mai renforce l’intérêt pour les questions qu’on peut se poser à propos de la position personnelle de GW. Sur son site Consortiumnews.Com, Robert Parry donne certains éléments de réponse, dans un texte mis hier en ligne.
Robert Parry note :
«Since running for the presidency in 2000, Bush has justified his foot-dragging on the issue, in part, through reliance on coal-industry-financed research embracing the same notion expressed by Bush’s NASA administrator Michael Griffin, that global warming may turn out to be a good thing.
»For instance, in a major energy policy address on September 29, 2000, candidate Bush turned to research from the Greening Earth Society, a think tank financed by the Western Fuels Association, a cooperative owned by seven coal-burning utilities.
»In the speech, Bush offered the surprising assessment that technological breakthroughs, such as the Internet, were draining the nation’s electrical grid and required construction of many new power plants, including coal-fired generators.
»“Today, the equipment needed to power the Internet consumes 8 percent of all the electricity produced in the United States,” Bush declared, an assertion that drew little press attention but astounded many energy experts who consider the Internet and similar advances, on balance, a way to improve productivity and reduce energy demands.»
Parry référence un texte publié sur son propre site en date du 9 octobre 2000, qui commentait le discours sur l’énergie prononcé le 29 septembre 2000 par le candidat républicain, le gouverneur GW Bush. Ce texte se terminait par ce commentaire en forme de prévision : «These figures contradict the assumptions underlying Gov. Bush’s energy policy address. Beyond that, Bush’s acceptance of a coal-industry-financed study as the foundation for U.S. government policy suggests an energy agenda during a Bush-Cheney administration tilting toward segments of the business community most opposed to environmental protections.»
La déclaration du directeur de la NASA Michael Griffin à laquelle fait allusion Parry dans l’extrait de son texte du 1er juin a été faite le 31 mai, le même jour où l’initiative de GW Bush était rendue publique. Parry la présente de cette façon :
«In a National Public Radio interview broadcast the same day, Bush’s NASA chief Griffin indicated that his own “aspirational goal” might be to do nothing as he voiced support for the Greening Earth Society’s view that global warming and the melting ice caps might turn out to be a positive.
»“I am not sure that it is fair to say that it is a problem we must wrestle with,” Griffin said. “To assume that it is a problem is to assume that the state of earth’s climate today is the optimal climate. … I guess I would ask which human beings, where and when, are to be accorded the privilege of deciding that this particular climate that we have right here today, right now, is the best climate for all other human beings. I think that’s a rather arrogant position for people to take.”»
Cette position est celle qui a été développée par divers lobbies travaillant pour les industries opposées à toute mesure contre le réchauffement climatique, notamment depuis les débats en marge des négociations de Kyoto. Elle est effectivement basée sur la satisfaction impliquée par un changement de climat plutôt que sur l’argument que ce changement de climat n’est pas réel. Dans tous les cas, et en tenant compte évidemment de la complexité et de la suspicion justement attachés aux motifs de ces prises de position, le constat qu’on doit faire est double :
• La question du réchauffement climatique ne peut être parcellisée et réduite à la question du “fera-t-il plus chaud demain?”, et des avantages supposés, y compris pour l’industrie des vacances, de ce supplément de chaleur. Elle doit être considérée en fonction des réalités démographiques, économiques et politiques du monde et de l’existence d’un système général de la civilisation de plus en plus tourné vers des conditions artificielles manipulées par ceux qui les ont créées et de moins en moins adaptables à des conditions naturelles changeantes. Le soi-disant “catastrophisme” des adversaires du changement climatique est moins justifié par ce changement que par la confrontation du rythme de ce changement et de l’inadaptation grandissante de notre système de civilisation à ce changement, inadaptation due notamment au mépris du système pour les conditions naturelles du monde.
• On retrouve dans ces conceptions et ces prises de positions (Bush, Griffin) tous les clichés de l’américanisme le plus grossièrement et le plus agressivement mystique, tel qu’il fut élaboré dans les années 1930 en réaction à la politique de Roosevelt pour sortir les USA de la Grande Dépression. (Cet américanisme a été remis en selle sans restriction depuis le Manifeste Powell de 1971.) Il s’agit d’une version modernisée et pasteurisée de l’antienne du progrès : maîtrise et transformation du monde par le triomphe de la technologie, mysticisme de la puissance économique et de sa capacité à transformer la nature, suprématisme économiste anglo-saxon (branche américaniste).