Il ya deux ans maintenant des citoyens de Los Angeles se sont mobilisés autour du sort de quelques dizaines de EV1. GM reprenait et détruisait ses véhicules entièrement électriques qu'il a produit durant les années '90.
"Il n'y a plus de pièces. Les gens n'aiment pas brancher leur automobile le soir à la maison, ça les énerve. Alors on agit de façon responsable et on s'en occupe", voilà la position de GM. "Scorched Earth Politics", disent les défenseurs du EV1, pour la plupart d'anciens propriétaires auxquels on a littéralement arraché la voiture qu'ils avaient depuis ...plusieurs années! | |
Quelques caractéristiques du EV1 :
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Et surtout, les gens qui l'ont utilisé plusieurs années en redemandent! C'est vraiment le monde à l'envers. General Motors ne vendait pas le EV1. On l'obtenait en location(!) De là, la portée et l'efficacité de sa décision : les utilisateurs sont forcés de retourner les EV1. "Scorched Earth Politics" en effet. Les véhicules sont rassemblés et détruits. Plus de trace. Le EV1 ne sera plus qu'un mythe et on pourra toujours avoir une version officielle dans les livres d'histoire : ce n'était pas si bon que ça! Il faut quand même mentionner le programme en cours pour la production de véhicule utilisant des piles à hydrogène. GM prétend en mettre sur le marché avant 2010. Et, ...cela correspond au calendrier annoncé par Georges W. Bush pour la mise en place d'une infrastructure de "stations services hydrogène" à la grandeur des États-Unis. Je suppose que Exxon est actionnaire...! Admettons que cela pourrait bien faire paraître les américains quand on leur reparlera de Kyoto, car s'ils utilisent des véhicules limitant drastiquement les GEF, ça va faire une réelle différence dans le bilan global. ...tout en leur conservant leurs avantages stratégiques actuels. | |
Une famille qui grandit... |
Ce qui retient mon attention, c'est l'incohérence de certaines actions et de certains discours en matière d'écologie. Je me souviens qu'Hydro Québec avait produit pour l'Expo 67 un "taxi électrique" pour le centre ville de Montréal, qui ressemblait beaucoup aux MiniVan 7 passagers qui envahirent le marché dans les années '80. Il fonctionnait! Qu'est-il devenu? Où encore, la démonstration du "moteur roue" au forum de Montréal, il y a quelques années. Un ingénieur (qui travaillait précédemment à l'IREQ si je me souviens bien) montrait au public un Chrysler Intrepid se balader habilement sur la glace (traction intégrale à peu de frais). Il était équipé de 4 moteurs roues électriques commandés électroniquement. Où était le problème? Ça marchait. Hydro avait semblé étouffer l'affaire, formant un consortium avec Peugeot, prétendant que "la technologie n'était pas au point et qu'on avait besoin de temps et de l'expertise d'un grand constructeur pour en faire quelque chose"... Sidérant! Que se passe-t-il au consortium. Un reportage de SRC l'an dernier nous révélait qu'il se passait ...rien! Ça semblait dormir! Aux dernières nouvelles, il semble qu'Hydro Québec soit resté seul dans la démarche qui est maintenant effectués par une de ses filiales : TM4. |
Utopie énergétique québécoise 101 |
Si les États-Unis peuvent se doter d'une infrastructure de distribution de l'hydrogène, expliquez moi pourquoi le Québec ne pourrait pas se doter d'une infrastructure de distribution de l'électricité...! La moitié de la population (émettrice de GEF) est concentrée dans la région de Montréal. Ce serait déjà un bon début et, puisque depuis le verglas Hydro a amélioré son réseau de distribution dans le secteur, ça devrait être envisageable... ...non! Bien sûr, il est préférable de paqueter tout le monde dans des autobus qui opèrent au diesel. Ou de vanter les mérites des véhicules "hybrides" qui font à peine 80 milles/gallon avec ce bon vieux producteur de CO2 qu'est le moteur à essence (moins de 30% d'efficacité de conversion...). Pourquoi faire un pas, si on peut faire un saut? Pourquoi payer de 5000$ à 10000$ de plus pour un véhicule qui pollue moins alors que pour le même prix on pourrait avoir un véhicule confortable (...et pourquoi pas produit au Québec) qui ne pollue pas! Et je ne parle même pas des avantages économiques de la chose. Oh! Vous ne voulez pas passer 90 minutes à coté de votre voiture pour faire 100 km de plus dans votre journée? Quand ça arrivera (convenons que ce n'est pas tous les jours...), pourquoi ne pas "changer les batteries" à la station, au lieu d'attendre pour les recharger...! Comme les bonbonnes de propanes,quoi! Et gageons que les batteries, ça peut devenir plus efficaces... avec le temps. Oui, mais le camionnage?! Ça va devenir invivable! ...à moins qu'on se mette à utiliser le transport ferroviaire comme du monde. Transport qui devrait être ...électrique, lui aussi! |
Que du vent...Voir aussi: |
Une lettre ouverte publiée récemment dans le journal de Québec par le gestionnaire d'une petite entreprise en énergie nouvelle. Il analysait l'entente de développement d'énergie éolienne mise en force par le gouvernement Québécois avec comme partenaires Hydro Québec et General Electric. Il soulignait que les usines de production de "matériel éolien" qui seront bâties en Gaspésie ne fabriqueront que des composantes annexes (plates formes, structures, pales, ...) qui pourront facilement être "compétitionnées" par des fournisseurs internationaux. Donc, non seulement on crée moins d'emploi que si on fabriquait l'ensemble, mais ces emplois sont plus précaires que ceux du reste du procédé. Le potentiel éolien au Québec est réel et intéressant. Sa distribution naturelle est aussi très intéressante. L'expertise pour produire des éoliennes complètes, des systèmes de production de courant "normalisé" et des outils de distribution est présente au Québec. C'est un marché "horizontal" qui pourrait facilement devenir rentable. Et nous n'avons aucun besoin de l'expertise de GE! Peut-être d'une entente de distribution si nous voulions exporter notre technologie, mais il y a déjà plusieurs pays européens et les États-Unis eux-mêmes sur ce marché. Pourquoi faire les choses de façon si brouillon? Il y aurait moyen d'y arriver, mais cela bousculerait des "parts de marchés", des fournisseurs établis, des structures de profits. C'est sûr. Mais les obstacles techniques en ces matières sont franchissables et il serait avantageux de les franchir, économiquement, écologiquement et stratégiquement. Vous me direz que je rêve. Peut-être. Mais, une centaine de disciples apeurés ont transformé un monde où l'humain ne valait rien en lui-même et où la violence et la force régnaient en maîtres incontestés. Moins de 2000 plus tard, des groupes humains ayant baigné dans les concept de leur utopie chrétienne ont décidé de formaliser les droits des individus et on même développé depuis l'impression que ces droits sont "naturels". ...ce n'était qu'un rêve pourtant, porté pendant des siècles par des groupes persécutés, pourchassés, comptés pour mort plusieurs fois. Si l'utopie chrétienne a fini par marquer la civilisation, comment pourriez-vous demander à un chrétien de renoncer à un "monde possible". Loro |