Après seulement quelques mois d'existence, la filière de collecte et de traitement des déchets d'équipement électrique et électronique (DEEE) ménagers est déjà critiquée par certaines collectivités locales.
A en croire le quotidien "Les Echos", certaines villes se disent mécontentes de la filière mise en place récemment. Pourtant, avec ce lancement, elles se voyaient soulagées d'une partie du coût des déchets ménagers. En effet, depuis le 15 novembre 2006, les fabriquants de PC, réfrigérateurs, lave-linges, TV, etc. doivent organiser la collecte et le traitement des anciens appareils.
60% de la population couverte fin 2007
Depuis cette date, les clients cotisent en versant une "éco-participation" sur les produits neufs. Les sommes collectées sont redistribuées aux collectivités locales et aux distributeurs qui doivent mettre à disposition des points de ramassage auprès du grand public. Selon René Louis Perrier, président d'Ecologic, un des trois éco-organismes de cette filière, plus d'un tiers de la population serait déjà desservi, et 60% devrait l'être fin 2007.
Mais dans la réalité, les choses ne seraient pas aussi simples. Elles seraient même "difficiles" pour Nicolas Garnier, délégué général d'Amorce. En effet, certains éco-organismes rencontreraient des difficultés pour respecter leur engament auprès des collectivités. Et le pire serait à venir selon le responsable d'Amorce qui critique la non prise en charge de déchets sous prétexte de quotas atteints et souligne qu'à l'avenir, "le troc de municipalités va devenir une variable d'ajustement".
3 éco-organismes sur le marché
En principe, 3 éco-organismes se répartissent le marché selon des pourcentages différents. Ainsi, Eco-systèmes, qui regroupe pratiquement tous les distributeurs et les constructeurs d'électroménager, est censé prendre en charge 72% des déchets de cette filière. De leur côté, Ecologic et ERP se contentent des 28% restants essentiellement à partir des déchets issus des collectivités locales.
Sur le terrain, la filière est plus confuse. ERP (European Recycling Platform) par exemple, un éco-organisme paneuropéen aurait trop bien travaillé en amont. Bon élève, il aurait rapidement atteint son quota de couverture, l'obligeant à refuser de prendre en charge certaines collectivités. Des zones géographiques ont finalement été réparties pour rendre la gestion de transport et de logistique plus cohérente.
La question de la pluralité
Pour Eco-systèmes, la solution à ces difficultés pourraient être de concentrer cette activité sur un seul acteur… en pensant fortement à lui-même. Mais ses concurrents ne partagent évidemment pas ce point de vue. En Europe, on joue plutôt la pluralité des acteurs pour ce type de filière.
Pour information, selon l'estimation de l'ADEME, environ 1,7 million de tonnes de DEEE sont générés par les entreprises et les ménages chaque année, un chiffre qui augmenterait de 3 à 5% par an. La quantité de DEEE issue des ménages est estimée à environ 14 kg/an/habitant, représentant 50% de l'ensemble de ces déchets.
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