L’Algérie tentera de défendre les intérêts de l’Afrique à l’occasion de sa participation au sommet du G8 du 6 au 10 juin en Allemagne.
Alors même que les médias occidentaux mettent en avant l’éternelle discorde sur les conditions et moyens de lutte contre le réchauffement climatique, les Russes, par la voix de Vladimir Poutine, sont décidés à en découdre avec la question de l’installation du bouclier antimissile américain en Europe centrale, ainsi que l’avenir du Kosovo. C’est dire que cette rencontre au Sommet, qui s’annonce difficile, relèguera, au second plan, les problématiques de lutte contre la pauvreté dans les pays sous-développés, en particulier l’Afrique qui sera représentée par l’Algérie. Faut-il, alors, voir dans l’invitation du président algérien, en tant que fondateur de la nouvelle politique pour le développement de l’Afrique (Nepad), une simple courtoisie protocolaire, ou une réelle volonté des huit grands argentiers du monde de considérer que l’avenir du monde ne se fera pas sans ce continent pauvre structurellement (des marchés considérables pour les Occidentaux) et surtout vierge naturellement (le deuxième poumon du monde avec l’Amazonie). Le président algérien aura fort à faire à Heiligendamm, face aux décideurs du monde.
Le premier sujet sur lequel Européens et Américains n’ont jamais étaient d’accord, est celui du réchauffement climatique. Si les premiers se dépensent pour trouver un compromis sur une réduction des gaz à effet de serre de 20% à l’orée de 2020, honorant quelque peu leur engagement sur l’accord de Kyoto, les USA de Bush qui n’ont jamais pris au sérieux cet accord mondial, proposent depuis ce vendredi, un projet qu’ils soumettront à la fin de 2008 au reste du monde, où ils impliquent, sans les consulter, des pays comme la Chine, l’Inde, le Brésil, l’Afrique du Sud. A côté d’autres pays observateurs invités à ce G8, l’Algérie, par la voix de Abdelaziz Bouteflika aura la lourde responsabilité de défendre le point de vue de l’Afrique. Rappelons que le Nepad, adopté en juin 2001, a été endossé par le G8, en juillet de la même année à Gênes (Italie). L’engagement du G8 à faire sien le Nepad dans le contexte de la mondialisation économique à été confirmé lors de sa réunion tenue à Accra (Ghana) en fin 2002. Et les premiers engagements des pays bailleurs de fonds du G8, plus la Russie ont été inclus dès le Sommet de ce G8 de juin 2003 à Evian (France).