Greenpeace condamne la décision d'Alain Juppé et de Christine Lagarde qui se contentent de suivre l'avis de la Commission du Génie biomoléculaire (CGB) sur le maïs transgénique MON810 au lieu d'appliquer le principe de précaution.
« Face aux incertitudes scientifiques sur les OGM, la décision du gouvernement de ne pas instaurer de moratoire sur le maïs OGM MON810 montre que l'environnement et la santé humaine pèsent bien peu face au lobby de l'agriculture transgénique », affirme Arnaud Apoteker, responsable de la campagne OGM de Greenpeace France.
Cette décision intervient en France alors même que le gouvernement allemand vient de prendre sur le maïs MON810 un moratoire sur la base d'une étude publiée par Greenpeace et que les Français se déclarent à 86%(1) en faveur d'un moratoire sur les cultures transgéniques.
« Si le gouvernement semble bel et bien sourd aux demandes des Français, des experts indépendants et des écologistes, il n'hésite pas à servir les intérêts des lobbies de l'agriculture intensive », déplore Arnaud Apoteker.
Des positions anti-écologiques
Le gouvernement accumule en effet les positions anti-écologiques. En effet, le 13 juin, la France acceptait au Conseil européen des ministres de l'agriculture que les produits biologiques puissent contenir jusqu'à 0,9% d'OGM alors qu'elle avait la possibilité de voter contre cette décision qui va décrédibiliser l'agriculture biologique.
Remise en cause des procédures
Pourtant, de plus en plus d'études remettent en question l'innocuité de plusieurs variétés de maïs OGM actuellement autorisés dans l'Union européenne. Jeudi 14 juin, jour même de la décision du gouvernement sur le MON810, une nouvelle étude indépendante révélait de nombreux risques de toxicité chez les rats ayant été nourris au NK603, un autre maïs transgénique lui aussi fabriqué par Monsanto et autorisé par l'Union européenne. « Voilà qui remet en cause le sérieux des procédures d'évaluation et d'autorisation des OGM en Europe, déclare Arnaud Apoteker. Ces autorisations sont délivrées après examen par des comités scientifiques à l'indépendance douteuse sur la base de dossiers et d'analyses fournies exclusivement par les industriels des semences OGM. »
Greenpeace craint que ce refus du moratoire sur les OGM soit un nouveau coup porté à la dynamique du Grenelle de l'environnement qui s'engage rapidement sur la voie du discrédit.