Réchauffement climatique: une initiative de Bush

Le président américain a dévoilé jeudi sa propre stratégie à long terme de lutte contre le réchauffement climatique

Alors que les Etats-Unis sont critiqués pour leur manque d'implication dans ce problème, George Bush s'est prononcé, lors d'un discours à Washington, pour la définition d'un "objectif mondial à long terme" d'émissions de gaz à effet de serre.

Alors que les Etats-Unis sont critiqués pour leur manque d'implication dans ce problème, George Bush s'est prononcé, lors d'un discours à Washington, pour la définition d'un "objectif mondial à long terme" d'émissions de gaz à effet de serre. Il souhaite organiser des réunions avec les principaux pollueurs de la planète, dont la Chine et l'Inde. "Les Etats-Unis vont travailler avec d'autres pays pour établir un nouveau cadre pour les émissions de gaz à effet de serre quand le protocole de Kyoto expirera en 2012", a déclaré G.W. Bush dans un discours à Washington. Le président américain a indiqué qu'il discuterait de cette "nouvelle initiative" la semaine prochaine lors du sommet des pays industrialisés en Allemagne, où la chancelière Angela Merkel a fait du réchauffement climatique l'une des priorités. "D'ici à la fin de l'année prochaine, l'Amérique et d'autres pays fixeront  un objectif mondial à long terme pour réduire les gaz à effet de serre." Les Etats-Unis auront une série de réunions avec les principaux pays émetteurs de gaz à effet de serre, "y compris les pays à la croissance économique rapide, comme l'Inde et la Chine". En plus d'un objectif mondial à long terme, chaque pays aurait ses propres objectifs nationaux à moyen terme, selon leurs spécificités énergétiques. En outre, un système rigoureux et transparent mesurant la performance de chacun des pays serait instauré. Les responsables industriels des pays concernés seraient associés à  l'effort. Le discours de G.W. Bush survient alors que la lutte contre le réchauffement climatique est l'un des plus gros contentieux actuels entre Américains et Européens. George Bush, dont le pays est le premier émetteur au monde, s'oppose à des objectifs contraignants de réduction  des émissions de gaz à effet de serre. Il invoque les intérêts de l'économie nationale. Il fait valoir que de telles contraintes n'ont pas de sens si des pays comme l'Inde et la Chine, à la demande énergétique exponentielle, n'y sont pas soumis. Ces deux pays sont en effet exemptés des dispositions du protocole de Kyoto, que Washington a refusé de ratifier ce protocole. Merkel et Blair se réjouissent La chancelière allemande Angela Merkel a estimé jeudi que l'initiative de George W. Bush était "une prise de position importante dans la perspective du sommet du G8 d'Heiligendamm". Le Premier ministre britannique Tony Blair a considéré de son côté que le discours du chef de la Maison blanche marquait "un grand pas en avant". "Ce que cela signifie est que l'Amérique reconnaît désormais que cela (le changement climatique) est un réel problème, reconnaît qu'elle doit jouer un rôle de leader sur cette question et être prête à faire partie d'un accord  global au coeur duquel se trouvera la réduction des émissions (des gaz à effet  de serre)." Barroso sceptique Vendredi, le président de la Commission européenne José Manuel Barroso a critiqué la nouvelle initiative du président américain sur le climat, en demandant davantage d'"ambition". "Il est clair que nous avons besoin d'une position plus ambitieuse de la part des Etats-Unis", a-t-il déclaré dans une interview au quotidien Financial Times. Affirmant ne plus compter sur un accord avec des obligations concrètes lors du sommet du G8 de Heiligendam (6-8 juin), José Manuel Barroso ajoute : "J'espère tout de même que les Etats-Unis considèrent cette rencontre comme une occasion de faire du sommet G8 une contribution au système de protection du climat multilatéral des Nations unies".