La révélation est faite au cours d’un atelier de restitution du rapport provisoire de l’étude qui s’est tenu au Centre national des ressources éducationnelles (Cnre, ex-projet PAPA), à .
La dignité d’un système éducatif est sa capacité d’être équitable. Mais tel ne semble pas encore être le cas au Sénégal, en tout cas dans la zone d’intervention de l’Ong Aide et Action. C’est la principale conclusion de l’étude commanditée par l’Ong. Laquelle étude montre qu’ « environ 20 % des enfants en âge d’aller à l’école formelle (6 à 16 ans) n’y ont pas accès malgré les importantes réalisations effectuées au Sénégal depuis la conférence de Jomtien (Thaïlande) sur l’Education pour tous », a indiqué le sociologue consultant Amadou Daff. Ces exclus sont surtout des « fils de pauvres dont les parents ne sont pas instruits ou ont un niveau d’instruction faible et exerçant de petits métiers indépendants ». Mieux, ils se trouvent principalement « dans des zones rurales ou des banlieues où la pauvreté économique et financière, l’enclavement, le manque d’infrastructures de base et/ou d’opportunités économiques sont le lot quotidien des populations », a poursuivi M. Daff. Ce dernier d’ajouter que cette catégorie d’enfants est « sans droits » parce qu’ « exclus du système et marginalisé par les pouvoirs publics ». Causes multiples Les causes de l’exclusion sont donc « diverses », pouvant être classées en 3 catégories. D’abord les « causes structurelles ou profondes » qui sont d’ordre économique (pauvreté des parents), social et culturel (ancrage dans l’éducation et la culture traditionnelles, etc) et d’ordre politique (nature du système, manque de volonté politique, problèmes de gestion de l’école). Suivent les « causes intermédiaires ou sous-jacentes » que le consultant qualifie de « secondaires » notamment les « grèves répétitives, le système du double flux ». Enfin les « causes immédiates » dont les « redoublements répétés, les travaux domestiques, grossesses précoces et indésirées, l’absence d’écoles françaises dans certaines localités, absences répétées des élèves, difficultés d’obtention des pièces d’état civil, la limite d’âge, les problèmes d’insécurité sur les trajets parcourus par les élèves dans les zones de conflits comme en Casamance, etc.) Des causes accentuées par les problèmes liés à l’environnement scolaire, notamment le manque d’eau, d’électricité, de clôture, de latrines, de cantine scolaire. Car, sur les 5 795 écoles publiques recensées par la direction de la planification et de la réforme de l’éducation (Dpre), « 58.1 % des écoles publiques sont sans eau, 81.6 % sans électricité, 70.8 % sans clôtures, les latrines/douches ne sont présentent que dans 22.8 % des écoles et 32.8 % des établissements ont une cantine ». De l’avis du consultant, pour lutter contre celle exclusion, il faut développer une claire politique de prise en charge des exclus en invitant l’Etat à respecter toutes les conventions qu’il a signées, dans les collectivités locales, favoriser l’élaboration de plans éducatifs locaux qui part d’un état des lieux contextualisé, enfin développer davantage le partenariat en optant pour la synergie des actions pour plus d’efficacité. |