Le réchauffement climatique est en partie responsable du conflit au Darfour, où la sécheresse a entraîné la lutte pour les ressources en eau, a affirmé samedi le secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon.
"De manière pratiquement invariable, nous abordons le Darfour par le biais d’un pratique raccourci militaire et politique : un conflit ethnique opposant des milices arabes à des rebelles noirs et des fermiers", écrit Ban Ki-moon dans un éditorial publié dans le "Washington Post". "Mais si on se penche sur ses racines, on découvre une dynamique plus complexe".
Le niveau des précipitations a commencé à décliner il y a 20 ans au Soudan, un phénomène du "dans une certaine mesure, au réchauffement climatique lié à l’activité humaine", explique le secrétaire général de l’ONU, qui a fait du Darfour et de la lutte contre le réchauffement climatique deux de ses priorités.
Les fermiers sédentaires et les éleveurs nomades arabes s’étaient toujours entendus avant la sécheresse, poursuit-il, mais, lorsque les conditions climatiques ont commencé à se dégrader, les pénuries d’eau et de nourriture ont mis à mal cette paix et "ont évolué jusqu’à la tragédie à part entière à laquelle nous assistons aujourd’hui".
Selon Ban Ki-moon, les mêmes problèmes écologiques sont à l’origine de conflits dans d’autres régions du monde, comme en Somalie et en Côte d’Ivoire.
Plus de 200.000 personnes sont mortes au Darfour, vaste région de l’ouest du Soudan, et au moins 2,5 millions d’autres ont été déplacées depuis le début des affrontements entre rebelles noirs et milices arabes progouvernementales en 2003.
Face à la pression de la communauté internationale, le gouvernement soudanais a accepté la semaine dernière le déploiement d’une force hybride de paix Union africaine-ONU de 19.000 hommes pour remplacer l’actuelle force de l’Union africaine, composée de 7.000 hommes, au Darfour.
Ban Ki-moon qualifie cette décision de Khartoum de "progrès significatif" après "quatre années d’inertie diplomatique", tout en soulignant la nécessité d’une solution sur le long terme au "dilemme essentiel" : la rareté des terres.
"La paix au Darfour doit se bâtir sur des solutions qui plongent aux racines du conflit", écrit-il, citant la nécessité d’un développement économique basé sur de nouvelles techniques d’irrigation et de stockage de l’eau, ainsi que sur l’amélioration des routes et des systèmes éducatif et de santé. Presse Canadienne