Un postulat que défend M. Guio, de l’Institut de Recherche en Biotechnologie du CNRC (IRB-CNRC) au Canada. Il propose d’industrialiser la digestion anaérobie (DA), un principe déjà utilisé par les agriculteurs pour produire de l’électricité à petite échelle. Le méthane, un gaz malodorant produit par la décomposition bactérienne de nos déchets organiques, s’avère en effet être un excellent biogaz. Il suffit de le purifier et de le capter… pour l’exploiter directement dans le réseau de distribution de gaz naturel.
En temps normal, le méthane s’échappe directement dans l’atmosphère et amplifie l’effet de serre. La solution proposée par l’IRB ferait d’une pierre deux coups en répondant aux problématiques économiques et écologiques actuelles… à condition de trouver des investisseurs.
Pour ce faire, l’IRB a fabriqué une unité de DA mobile, pas plus grande qu’une remorque, qui visitera plusieurs sites de traitement des déchets au Québec. Sur place pendant 6 mois, ce dispositif a pour objectif de convaincre les industriels des avantages économiques du procédé. Une entreprise difficile, puisque la digestion anaérobie coûte plus cher à court terme que les solutions traditionnelles.
À long terme par contre, le méthane vaut de l’or ! Ontario Power, un industriel de l’énergie, achète l’électricité issue du biogaz à des prix 50 à 60% plus élevés que le prix du marché. Une solution toute trouvée pour les villes et les industries qui accumulent les ordures.
Julie DIRWIMMER
Source : Conseil National de Recherche du Canada