En Californie, le gouverneur républicain a fait de la lutte contre le réchauffement climatique son atout n°1
Dans la plupart des pays du monde, le changement climatique est source d'inquiétude. Pas en Californie. Lors d'un rassemblement des vedettes de l'écologie - dans la demeure d'une star de cinéma, car c'est ainsi à Los Angeles que se manifeste le sérieux d'une cause -, la note dominante était la satisfaction devant les progrès accomplis par l'Etat. Et sans doute le plus satisfait était-il Arnold Schwarzenegger. Au contraire d'Al Gore, le gouverneur de Californie, qui revient d'une tournée en France et en Grande-Bretagne, semble réjoui quand il parle de réchauffement climatique. Il y a de quoi : il lui doit sa carrière politique.
La transformation du Terminator du grand écran en guerrier écologique a trouvé son apogée l'année dernière, quand il a fait passer une loi imposant des limites aux émissions de gaz à effet de serre - une première aux Etats-Unis. La loi oblige la Californie la Californie
Grâce à l'absence de charbon et d'industries lourdes,
On attend aussi des Californiens qu'ils utilisent demain une électricité plus propre. L'Etat subventionne l'énergie solaire, et projette d'équiper de capteurs 1 million de toits en l'espace de dix ans. Il a interdit aux compagnies d'électricité de signer des contrats à long terme avec des centrales au charbon.
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Un exemple pour le pays Arnold Schwarzenegger parcourt les Etats-Unis et le Canada dans son jet ( il achète des droits compensatoires dans une forêt de séquoias en contrepartie de ses émissions ), félicite les autres Etats pour leurs efforts, critique le gouvernement fédéral pour son inaction dans ce domaine. Son message est parfaitement ciblé à l'usage des Californiens : il les flatte d'être les champions de l'innovation, et entretient leur méfiance à l'égard de Washington. Le fait qu'il soit républicain le sert. S'il ne l'était pas, il serait probablement classé comme un gauchiste amoureux des arbres.
Grâce en partie à l'exemple de
Pourtant, elle exporte plus facilement sa politique qu'elle ne l'applique chez elle. Le premier obstacle pour l'Etat, qui exige qu'un cinquième de l'électricité produite soit d'origine renouvelable d'ici trois ans, est tout simplement que ce but semble aujourd'hui inatteignable. L'an dernier, elle n'a été que de 11 %. Bien que les compagnies d'électricité enrôlent avec entrain les producteurs d'énergie solaire ou éolienne, l'offre est loin d'être suffi - sante - du moins, au prix offert par les compagnies. De même, le projet d'équipement des toits a été freiné par le coût élevé des panneaux photo voltaïques, les lenteurs administratives, et l'obligation, actuellement suspendue, de moduler les prix d'achat de l'électricité additionnelle en fonction de la demande. Ce qui aurait augmenté la facture de certains foyers.
En dépit d'affirmations concernant de futurs contrats, la commission des services publics a conclu que l'Etat n'atteindra pas ses objectifs en matière d'énergie renouvelable. De même, les niveaux d'émissions fixés pour la fin de la prochaine décennie sont probablement exagérément optimistes.
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Des résistances encore fortes Le fait que les producteurs d'électricité résistent est mauvais signe, car c'est un domaine où l'Etat dispose d'un pouvoir considérable. Il en a moins sur les constructeurs automobiles, qui tentent de s'opposer aux normes d'émissions que
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L'Etat dispose d'encore moins de pouvoir sur la croissance de la population, ou sur ses lieux de résidence. Il espère que les politiques de « croissance intelligente » (encourageant les gens à vivre plus près les uns des autres, et à utiliser les transports publics ) compteront pour 15 % de l'effort total permettant d'atteindre l'objectif global de 2020. Mais les nouvelles de ce côté sont peu encourageantes.
D'une certaine manière, la satisfaction affichée par
© The Economist - London 2007