L’ADEME et le Comité d’Organisation de la Coupe du Monde de Rugby ont présenté un dispositif visant à réduire les impacts environnementaux de la manifestation.
Petit tour d’horizon des actions entreprises.
La Fédération Française de Rugby joint l’acte à la parole. Non contente d’être la première fédération sportive à s’engager aux côtés de l’ADEME et de la Fondation Nicolas Hulot, la FFR prend diverses mesures pour limiter les effets négatifs de la Coupe du Monde sur l’environnement. Mais la Coupe du Monde de Rugby France 2007, troisième événement sportif mondial, est aussi un vecteur privilégié de sensibilisation des citoyens aux thématiques environnementales.
Un impact quantifié
Côté impact l’ADEME a procédé à l’évaluation « Bilan Carbone » . 46 000 tonnes équivalent CO2 de gaz à effet de serre seront générées par l’organisation du tournoi seul. Ce qui ne représente que 8 % des 570 000 tonnes équivalent CO2 générées par l’événement. A lui seul, le déplacement des personnes est responsable de 84% des émissions. La consommation des téléspectateurs faisant le reste. Ce total correspond aux émissions annuelles d’un pays participant à la Coupe du Monde, les îles Samoa.
C’est donc en connaissance de cause, ou plutôt d’effets, que le Comité d’Organisation, la Fédération Française de Rugby et de nombreux acteurs publics et privés de la Coupe du Monde ont intégré avec l’aide de l’ADEME, l’éco-responsabilité dans l’organisation de la compétition.
Mode d’emploi
A l’évidence les responsables commenceront par mettre en œuvre des actions pour limiter les émissions et les impacts directs de la manifestation. Une formation orientée développement durable sera dispensée auprès des intervenants. Une campagne de communication et de sensibilisation auprès des participants et des spectateur est également programmée.
Au niveau des transports, le Comité d’Organisation a privilégié le rail pour assurer les nombreuses liaisons sur le territoire français (transport des joueurs et des délégations notamment). Le Diester 30 sera utilisé en région parisienne pour les véhicules Peugeot qui transporteront les invités officiels de la Coupe du Monde.
Par ailleurs les conducteurs des véhicules sous la responsabilité du Comité d’Organisation ont suivi un module de formation spécifique incluant les conseils pour une conduite plus sûre et plus économe.. La promotion des modes de transport « doux » sera recherchée pour faciliter l’accès au stade (installation de parking à vélo à Marseille).
Des stades solaires
Des diagnostics énergie ont été réalisés dans la plupart des stades d’accueil. Les résultats de ces diagnostics vont permettre de réduire durablement les consommations d’énergie pour la mise en oeuvre de plans d’actions sur chacun des sites. Certains stades se sont équipés en installations solaires . 2600 m2 de panneaux photovoltaïques qui seront raccordées au réseau sont prévus pour les installations de Saint-Etienne. Ils devraient produire près de 200 000 kWh (la plus grande installation publique en France métropolitaine). Le Centre National de Rugby de Linas-Marcoussis se dotera quant à lui d’une installation solaire thermique. Enfin, le Stade de France a lancé une étude de faisabilité relative à l’installation d’équipements solaires.
Gérer les déchets
Le Comité d’Organisation a travaillé à la collecte sélective des déchets dans les stades qui sera effective dès la Coupe du Monde sur quelques sites et pérennisée après l’événement. Les villes hôtes ont également travaillé sur la récupération des déchets et la propreté des centres villes à l’occasion des projets d’accompagnement qu’elles réalisent. L’éco-communication n’a pas été oubliée (choix du papier, des encres ou même de l’imprimeur). Le Comité d’Organisation proposera aussi aux spectateurs, dans la plupart des stades, des produits issus du commerce équitable.
Une sensibilisation d’envergure
Le Comité d’Organisation a intégré en interne les principes promus dans le programme environnement. La formation des 6000 volontaires comprend un module environnement et le guide des volontaires intègre un encart reprenant les bons gestes à adopter au cours de la compétition. Une charte d’engagement des équipes présente le principe de respect de l’environnement dans les pratiques et comportements des compétiteurs durant le Tournoi.
Un travail pédagogique en amont
Les enfants de l’hexagone et des DOM-TOM sont associés à l’événement par le biais de l’opération Scolarugby. Une action parmi d’autres engage plusieurs partenaires dans un véritable travail d’équipe. Pour sensibiliser les plus jeunes, l’association Pachamama de Jean-François Tordo , ancien capitaine de l’équipe de France, propose un conte intitulé Terre Ovale accompagné d’un document pédagogique. La diffusion dans plus de 1 000 écoles est assurée par l’Union Sportive de l’Enseignement du Premier Degré (USEP). L’exploitation en classe se faisant par les enseignants.
Joueurs à l’affiche
Une série d’affiches humoristiques vont proposer aux spectateurs de se faire accompagner dans leurs gestes de tous les jours par des joueurs de rugby transformés en conseiller des bons gestes environnement quotidien. L’ADEME, le Comité d’Organisation ainsi que les villes hôtes assureront l’exposition de ces affiches sur le territoire. Un « Passeport de l’éco-supporter », parrainé par Raphaël Ibanez, capitaine du XV de France, propose des réponses simples aux citoyens pour agir concrètement pour la protection de l’environnement sur un support à conserver.
Régionalisation
Ces actions s’inscrivent dans une démarche pérenne car lutter contre l’effet de serre « c’est aussi protéger l’avenir ». En plus de ces collaborations de différentes structures nationales qui opèrent un véritable maillage du territoire, des actions plus ciblées ont lieu dans les viles du Mondial. Ainsi la ville de Saint-Etienne mène une campagne de diagnostic sur ses équipements sportifs. Le Stade de France s’est lancé dans l’amélioration continue en initiant une étude de son impact effet de serre.
Tout cela n’est qu’un début prometteur et l’essai, gageons-le pourrait être transformé par delà les stades de rugby. A commencer par se demander comment réduire les 84 % d’émission de CO2 dus aux déplacement des spectateurs. Peut-être en se contentant d’une coupe du monde virtuelle sur Second Life ?
Article extrait du dossier Coupe du Monde de Rugby 2007 du site Evénemonde
Michel HARTMANN www.evenemonde.info