Selon une étude publiée ce mercredi par l'Insee, les prix de l'énergie ont flambé en France en 2006, dans le sillage de ceux du pétrole dans le monde. Conséquence: les industriels, les plus touchés par ces augmentations, ont revu leur consommation à la baisse.
Entre 2005 et 2006, le cours du Brent, principale référence en Europe, a progressé de 18,3% à 51,9 euros le baril en moyenne. En parallèle, les prix de gros du gaz sur les marchés à court terme ont augmenté de plus de 75% entre 2004 et 2006, comme le souligne l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee).
Même constat pour les prix de gros de l'électricité qui s'alignent toujours sur les coûts de la centrale la moins performante en Europe, souvent une centrale au gaz ou au charbon.
Les industriels sont les premiers touchés par cette flambée générale des prix de l'énergie. Un exemple: les tarifs réglementés du gaz ont progressé en 2006 de près de 24% pour les entreprises contre une hausse de 16% pour les ménages.
On aurait alors pu raisonnablement penser que les entrepreneurs allaient substituer une énergie à une autre. En effet, en comparaison avec le gaz, les prix réglementés de l'électricité ont connu une très légère hausse.
Fait inhabituel révélé par l'Insee: face à cette hausse des prix, les industriels ont choisi de réduire leur consommation globale d'énergie, aussi bien de gaz, d'électricité que de pétrole.
De leur côté, les ménages affichent, eux aussi, une baisse de leur consommation domestique, de 1,4% contre 0,4% en 2005. Difficile pour autant d'établir un lien direct avec la montée des prix de l'énergie. En effet, la diminution de la consommation serait plus liée à la douceur du climat en automne dernier qu'à une volonté manifeste de lutter contre la hausse des tarifs. La preuve en est que la facture de fioul domestique n'a pas augmenté alors que la consommation d'électricité a progressé de 1,5% avec la multiplication des appareils électriques.