"Les Etats-Unis veulent coopérer avec les principales économies" et espèrent parvenir à un accord entre elles
"d'ici à 2009", a expliqué le diplomate américain, de passage à Paris.
George W. Bush a convié les seize principaux pays pollueurs de la planète à une réunion qui se tiendra les 27 et 28 septembre, à Washington. Un débat sur le réchauffement climatique doit auparavant avoir lieu dans le cadre des Nations unies, à New York, le 24 septembre.
La réunion qui s'est tenue à Vienne, du 27 au 31 août, avait pour but de préparer un premier round de négociations sur les suites à donner au protocole de Kyoto (qui arrivera à son terme en 2012), prévu, du 3 au 14 décembre, à Bali (Indonésie).
Avant que les gouvernements ne s'approprient la lutte contre le changement climatique, elle donnait à la communauté scientifique, aux organisations internationales et non gouvernementales l'occasion de s'exprimer.
Le point d'orgue de ce forum a été la présentation d'un rapport de la CCNUCC sur les investissements nécessaires pour maintenir, d'ici à 2030, les émissions de gaz à effet de serre à leur niveau actuel.
MOBILISER 150 MILLIARDS D'EUROS
Environ 150 milliards d'euros devraient être mobilisés pour y parvenir, soit entre 0,3 et 0,5 % du produit intérieur brut mondial. Le rapport préconise d'allouer 47 % des investissements mondiaux aux pays en voie de développement et d'accorder une priorité aux énergies "à zéro effet de serre", c'est-à-dire les énergies renouvelables, l'hydraulique et le nucléaire.
En conclusion, la CCNUCC recommande l'extension des mécanismes mis en place par le protocole de Kyoto. En ratifiant ce dernier, trente-cinq pays industriels se sont engagés à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre de 5 % entre 2005 et 2012.
Pour les participants à la conférence de Vienne, il est clair que le protocole de Kyoto doit avoir un successeur. Et non moins clair qu'un nouvel accord devra, cette fois, associer les Etats-Unis et l'Australie, générateurs, à eux deux, d'un tiers des émissions mondiales de gaz à effet de serre.
A défaut d'établir les règles du jeu pour l'après-2012, la conférence de Vienne a permis aux représentants de 158 pays de confronter leurs positions respectives. Sur la rigueur ou la flexibilité du système à instaurer, les opinions divergent.
La France et l'Union européenne, attachées aux acquis de Kyoto, proposent de réduire de 50 % les émissions mondiales de carbone d'ici à 2050, et de fixer pour les pays industriels, Etats-Unis inclus, des objectifs de réduction de 75 %.
Mais les pays industrialisés restent partagés sur la question des objectifs et des moyens. Les Américains ont réaffirmé leur soutien à un accord global dans le cadre des Nations unies, tout en précisant qu'ils ne croyaient pas le marché international prêt pour une bourse mondiale du carbone et que les propositions européennes leur paraissaient très ambitieuses.
Le protocole de Kyoto prévoit que les entreprises qui dépassent les seuils d'émissions fixés peuvent racheter des quotas sur des marchés du carbone.
Parmi les débats soulevés à Vienne, figurent la question de la contribution de pays comme la Chine, le Brésil ou le Mexique, dont le développement économique rapide va de pair avec une augmentation des émissions, et celle des transferts technologiques. Les pays les moins avancés ont souligné la nécessité de développer le volet "adaptation" prévu par le protocole de Kyoto.
Trente-neuf pays – industrialisés pour la plupart – produisent 80 % des émissions mondiales de carbone. Mais ce sont les pays du Sud qui risquent d'en payer en premier chef les conséquences : sécheresses, inondations, disparition de terres arables et habitables, pénurie d'eau potable, déplacements de population et recrudescence de certaines maladies.